Archives mensuelles : juin 2016

Fisc ? Bof !

Ma journée avait mal commencé. Mauvaise humeur. Rendez-vous à ma banque pour transférer une somme importante de mon compte d’épargne-pension à celui de notre cher (très cher) État Fédéral. Là, ce n’est plus de l’impôt mais du braquage de haut vol. Je sais que c’est honteux de travailler après sa retraite et qu’il est plus honorable de ne rien foutre même si au misérable tarif de prof qu’on daigne m’ accorder, mon activité relève plus du bénévolat que du travail. Heureusement que je ne suis plus actif pour des raisons vénales mais bien pour mon enrichissement spirituel.

Cela dit, être pressé jusqu’à la dernière goutte comme un (vieux) citron, ça vous sape le moral. Donc en sortant d’ING Paribas Fortis, j’ai mal au ventre.

Pour retrouver un peu de bonne humeur, j’appelle mon frère aîné Etienne et lui propose d’aller prendre un café ou un apéro quelque part. Il est ravi, cela lui changera les idées, lui qui a traversé une année 2015 et un début 2016 très éprouvants. On se rend au bar de mon club de tennis, on bavarde, on plaisante, mon moral remonte… que sont donc mes petits problèmes de fisc devant les soucis de santé de mon frère ?

Après notre café, j’ai rendez-vous pour le lunch avec deux amis, Phil et Jean-Pierre. L’un des deux sort, lui aussi, d’une redoutable épreuve : grâce à Dieu et surtout à ses médecins, il est à nouveau sur pied, pas encore en super forme, mais c’est une de ses premières sorties aujourd’hui et comme on dit, il revient de loin. J’admire son courage et suis tellement, tellement heureux de le revoir sur le chemin du rétablissement. Tout en trinquant avec lui et notre pote commun Jean-Pierre, je me dis que je suis riche d’avoir des frères et des amis comme les miens.

Et le fisc est bien loin de mes pensées, je l’emm…. d’ailleurs.

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Diaboliquement prêts !

Comme chaque mercredi après-midi, j’ai le privilège d’assister en special guest à un entraînement de sacrés Diables. Celui d’aujourd’hui est particulièrement important : vendredi, les Belges affrontent le Pays de Galles pour une place en demi-finale de l’Euro. La préparation est donc cruciale, les joueurs sont concentrés et motivés.

À leurs cris, j’entends que Kevin, Eden, Romelu, Axel, Dries, Marouane, Thomas, Toby, Thibaut et les autres sont sur la pelouse. Je les regarde en mouvement : leurs passes sont précises, aucun danger pour les bégonias des parterres ni pour les pots sur la terrasse et la glycine près de la grande fenêtre.

Les contacts sont rudes mais corrects, je vois de nombreux croche-pieds et coups de coude – attention aux cartons jaunes et rouges ! – mais personne ne reste couché au sol, il ne faudrait pas se blesser avant la rencontre de vendredi. Les joueurs ne se retiennent pas, s’engagent à fond, c’est de bon augure pour le match à venir : les Gallois sont de solides gaillards et il ne faudra pas hésiter à les bousculer.

Les joueurs finissent leur entraînement par des tirs au but, on ne sait jamais, on ira peut-être jusqu’à l’épreuve des penalties si le score reste nul après d’éventuelles prolongations. Cyril-Kevin est désigné pour les botter, Awen-Thibaut est entre les poteaux (euh… les pommeaux d’arrosoir). Il arrête tous les shoots, il est phéno, il est phéno, il est phénoménaaal la la la laire. Pour durcir l’exercice, Awen-Wilmots demande à Papi-Michel (qui a quand même joué au foot pour du vrai quand il était jeune en première provinciale) de lui envoyer quelques prunes bien placées. Papi-Michel propulse le cuir à plusieurs reprises dans les coins du but mais Awen-Thibaut plonge et les arrête tous : le gardien des Diables est vraiment prêt, on peut mettre un terme à l’entraînement. Comme il avait lieu à huis clos, je rassure les médias et les supporters: si nos gars jouent comme ça vendredi, ça va daller.

Au moment de reconduire les joueurs à leur camp de base, ceux-ci veulent absolument décorer mon véhicule aux couleurs nationales. J’accepte du bout des lèvres qu’ils fixent un petit drapeau à la portière-arrière mais je résiste farouchement au grand fanion représentant l’équipe qu’ils veulent accrocher au capot ainsi qu’aux élégantes chaussettes tricolores pour les rétroviseurs.

Avant d’embarquer pour le retour, clic, une petite photo de mes Diables pour illustrer ce billet : ils sont en pleine confiance et en super-forme. Allez les gars !

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Leyla

Un visage, un prénom me sont venus immédiatement à l’esprit ce matin.

Leyla, comme le disent les sites des significations des prénoms, est dans la vie une femme sympathique et dynamique,… sa joie de vivre, son enthousiasme et sa détermination sont communicatifs. Sa curiosité l’amène souvent loin des sentiers battus. L’ancienne étudiante à laquelle je pense et qui porte ce joli prénom, est retournée après ses études dans son pays d’origine, à Istanbul.

Quand arrive un drame, des visages et des prénoms surgissent immédiatement dans nos pensées, ceux des gens qu’on espère à l’abri du malheur survenu. Je pense donc très fort à Leyla ce matin (ainsi qu’à quelques autres personnes que je connais et qui vivent là-bas) et je partage la douleur de tous ceux qui ont été touchés par l’attentat à l’aéroport Atatürk.

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Come on Bill !

Bill arrive au club la tête basse. Il est triste et ashamed : « Ne me parlez pas du Grande-Bretagne this morning » nous crie-t-il alors qu’il n’est encore qu’à une dizaine de mètres de nous. « It’s an horrible semaine pour moi : d’abord le Brexit et puis ce ridicule défaite de mon pays hier soir face aux Islandais ».

Après quelques vannes sur le match de foot de la veille, nous papotons sur le chemin qui mène aux courts et nous nous rendons compte de la tristesse de Bill. Il vit chez nous depuis si longtemps, il se sent parfaitement chez lui dans sa ville de Waterloo, 100% Européen comme tous ses amis belges qui l’entourent. Sa femme, ses enfants et ses petits enfants sont bien installés dans notre pays, et Bill est très actif dans les cercles sociaux de sa localité. Mais il a toujours gardé sa nationalité britannique parce que, dit-il, c’est là-bas qu’il est né et qu’il a été éduqué, et que son identité profonde puise ses racines en Grande-Bretagne, dans le Nord même où le vote anti-européen a été le plus marqué. Mais malgré cela, précise-t-il, ma vie est ici et je suis très attaché aux gens de ce continent, au sein de l’Europe, et je suis consterné par le vote imbécile de mes compatriotes. « Ceux qui ont voté ont pourtant des enfants, ont-ils pensé à eux ? »

Bill est honteux et en colère. Le populisme, la xénophobie, l’ignorance et les mensonges qui ont poussé une majorité de Britanniques à dire non à l’Union Européenne – alors que beaucoup ne savent même pas de quoi il s’agit – le désespèrent. Il en tremble quand il nous en parle : « Farage a dit tant de bêtises et de menteries et voilà, maintenant c’est le catastrophe ». Il continue et s’interroge : « Vais-je redevenir un étranger ici, pourrais-je encore voter dans ma commune, et pour l’Europe n’aurais-je plus le droit de donner mon avis ? »

Ce ressenti d’un ami britannique me touche beaucoup, bien plus que tout ce qu’on peut lire dans les canards et les forums. Ce qui chagrine le plus notre ami Bill, je crois, c’est cette cassure émotionnelle, cette amitié brisée, cette sorte de trahison que ce vote a provoquée entre les insulaires et les continentaux. À nouveau, se dressent des falaises, pointe de l’arrogance, se creuse de la distance entre eux et nous alors que Bill se sent tellement bien chez nous, avec nous, et nous avec lui.

Don’t worry Bill, pas de Brexit entre nous, on s’en fout. On boira comme d’habitude une blanche ou deux, voire une Guiness, après notre tennis. Mais, sorry, on ne va pas pleurer avec toi parce que l’Angleterre a été battue par l’Islande.

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Histoires d’arbres

J’ai rendez-vous ce midi avec mon ami François qui expose dans une galerie de la Toison d’Or près de la Fnac à Bruxelles. Je suis là trop tôt, je m’assieds à une terrasse pour un café et la lecture de mon journal. En page 26, rubrique Les livres, Didier Van Cauwelaert présente son dernier roman On dirait nous (éd. Albin Michel).

« J’aimerais me réincarner en arbre », le titre de l’article m’interpelle particulièrement au lendemain de la tempête qui en a couché des centaines dont un splendide tilleul centenaire autour de chez moi et désolé ma nuit et celle de nombreux voisins. Ce titre me remonte le moral, j’entends comme une musique d’espoir dans ces mots. Je lis le sous-titre et effectivement « le roman est une histoire d’amour et de vie après la vie » car Didier Van Cauwelaert y évoque la réincarnation. J’y crois, je n’y crois pas, je ne sais pas, mais le sujet me botte et ni une ni deux, je vais jusqu’à la Fnac et achète le bouquin dont je commence la lecture quelques minutes plus tard, de retour sur la terrasse. François m’envoie justement un sms me prévenant d’un léger retard, j’aurai le temps de lire les 20 premières pages : c’est léger, enlevé, un peu trop cu(cul) à mon goût pour l’instant, on verra pour la suite. En tout cas, ces pages balaient de ma tête le reste de stress d’hier.

Mon copain arrive enfin, je suis heureux de le voir, ça faisait longtemps. On déjeune, on discute, on rit, on est sérieux aussi : François prépare avec des amis des questions importantes pour nos parlementaires concernant les discriminations subies à l’époque par les métis issus des années belgo-congolaises. Il prépare à cet effet une campagne de sensibilisation destinée au grand public et me demande s’il pourra compter sur mon aide en cas de besoin. « Bien sûr que non » lui ai-je répondu, « les métis, je m’en fous » sauf si tu m’offres un verre de vin. Blanc, bien sûr. Il m’a aussitôt répondu que j’étais toujours aussi con et on a rigolé.

Après notre petite bouffe, je l’ai accompagné à la galerie, l’ai photographié devant ses beaux tableaux aux couleurs lumineuses et il m’a fait un cadeau, il m’a ouvert son carnet de croquis et montré un très joli dessin au marqueur fin qu’il m’a autorisé à photographier et que j’ai le plaisir de partager avec vous ci-dessous.

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas : hier des troncs brisés, aujourd’hui quelques feuilles légères à lire et un super bon moment avec une vieille branche.

IMG_1665.JPGLe Soir 25 et 26 juin 2016, interview de Didier Van Cauwelaert par Jean-Claude Vantroyen

IMG_1646 (1).jpg   Un des deux vieux tilleuls de la chapelle d’Obaix frappé par la tempête du 23 juin

FullSizeRender[1] (1).jpg François Milliex à la GALERIE D’ART CURIOSA, Bruxelles

FullSizeRender.jpg Extrait du carnet de croquis de l’artiste

 

 

 

Soir d’été

C’était la fête à l’école, le drink de l’amitié après les proclamations. Il fait chaud, on goûte avec plaisir un peu de mousseux bien frappé et on déguste ensuite une bière spéciale au champagne, La Brute, sujet de TFE d’une étudiante qui en avait apporté quelques bouteilles pour ses profs. L’ambiance est bon enfant, joyeuse, détendue, enfin l’été et les vacances.

Soudain, coup de tonnerre, le ciel est noir, des trombes d’eau s’abattent sur le campus. Je vais attendre que ça passe avant de rentrer chez moi. Vers 21h00, accalmie, j’en profite pour courir vers ma voiture, je serai quand même bien mouillé quand je prendrai le volant pour ce qui sera une longue, très longue aventure.

De l’univ à chez moi, il faut d’ordinaire une demi-heure. Cette nuit, je passerai 5 heures d’horreur sous les rafales et les éclairs, souvent à l’arrêt sur les routes inondées et barrées par des arbres couchés en travers. Je ne sais pas combien de branches et de troncs j’aurai déplacés cette nuit avec d’autres automobilistes, pataugeant dans la gadoue avec mes mocassins d’été. Je rentrerai épuisé à deux heures du matin, trempé comme une lavette, dégoulinant d’eau de pluie, de transpiration et de boue.

J’ai vu des centaines d’arbres cassés par la tempête encombrer l’autoroute A54 fermée depuis cette nuit à la circulation et quand j’arriverai dans mon village, après de nombreux demi-tours à cause des accès impossibles, je verrai des toits crevés, des planches arrachées et des pompiers karchérisant les rues et les trottoirs jonchés de détritus, de feuilles, de terre, de tuiles brisées. Et chez moi, que vais-je retrouver ?

Dieu merci, la maison est intacte, juste un peu d’eau dans les caves et la cuisine mais Marie-Thérèse a tout torchonné. Chez nous, c’est du détail, de l’anecdote, du rien du tout en comparaison avec les dégâts subis par nos voisins malchanceux : la cheminée de l’un arrachée par le vent a défoncé son toit et sa charpente, les tuiles de l’autre se sont envolées et ont pété sa voiture.

Il est deux heures du matin, la nuit est noire depuis que les éclairs se sont enfin éteints. Je fais le tour du jardin avec une lampe de poche. Quand j’arrive au bout, près de l’étang, je devine le carnage. De nombreux arbres sont par terre, de mon prunier il ne reste qu’un tronc nu comme un totem, le plus haut de mes sapins est cassé en deux et sa tête en tombant a bousillé des clôtures et une palissade, la rivière a débordé de son lit et se balade sur ma petite prairie, le toit de la bergerie d’un voisin a volé comme un tapis d’Orient pour venir se poser contre ma cabane à outils. Quand je lève les yeux, dans la faible clarté de la lune, je ne vois plus les silhouettes des hauts peupliers qui bordaient l’étang. Ils se sont couchés, abattus par la foudre et le vent qui ont frappé notre coin. Mais les grenouilles s’en tapent les cuisses et chahutent comme d’habitude. Moi je suis claqué et affamé, j’éteins ma torche, je remonte vers la cuisine où j’avale en quelques bouchées la lasagne froide qui m’attendait dans le four que je n’avais qu’à allumer. Je me débarrasse dans la cave de ma chemise blanche et de mon pantalon en léger coton aussi boueux que l’eau remontée des égouts au sous-sol et vais, enfin, me coucher. On verra demain.

Demain, c’était ce matin. J’ai vu. Chez moi, tout va bien, c’est rien. Juste quelques ardoises envolées, quelques seaux de boue à évacuer, quelques arbres à débiter. À la fin de la journée, avec brosse, raclette, petite tronçonneuse et beaucoup d’énergie, on aura déjà déblayé le plus gros.

Mais chez pas mal de voisins et plus loin dans le village, les dégradations sont importantes – heureusement pas de blessés – et j’ai vu de nombreux visages stressés. Après l’orage et la pluie ne vient pas forcément le bon temps. Tuiles, inondations, boue et dégâts de toitures riment avec factures. Et moins grave mais déplaisant quand même, dans les jardins, il n’y aura pas beaucoup de fruits et de fleurs cet été. Chez moi, par exemple, les cerises vertes se ramassent à la pelle, les prunes sont écrabouillées avant d’être mûres, les poires et les pommes, toutes petites encore, sont dans l’herbe bouffées par les poules. Quant aux groseilles, ouf, j’ai englouti les quelques grappes que le sapin n’avait pas explosées.

Mais ce que j’ai vu aussi cette nuit et toute la journée, ce sont des gens qui se parlent, qui s’entraident, qui s’inquiètent les uns des autres. Sous le ciel lourd, humide et complètement dingue de cet été de merde, tout n’est pas foutu : comme le chante Enrico, les gens du Nord ont dans le cœur le soleil qu’ils n’ont pas dehors.

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Délibé

J’ai passé toute l’après-midi en délibération d’après-examens. Dieu que c’est long et ennuyeux. Mais en même temps, il y va de l’avenir des étudiants et cela doit donc se faire avec sérieux et intégrité. Un demi point, c’est un demi point même si j’ai toujours pensé que les petits calculs conduisaient rarement aux grandes idées. Donc voilà, avec mes collègues, j’ai compté, nuancé, pesé le pour et le contre et décidé une deuxième session pour celui-ci, la grande évasion pour celui-là.

Mais quand je suis rentré à la maison et que j’ai allumé mon ordinateur, j’ai vu une vidéo horrible qui fait actuellement le buzz pour une marque de hamburger. Un spot hideux, vulgaire, trash mais hélas assez ha(dé)bile pour flatter* les djeunes et les ados. Une pub à vomir qui fait dire à Fabrice, un de mes amis, copywriter de talent : « Est-ce que ce genre de film donne envie à un jeune normalement constitué de se lancer dans des études de pub ? Est-ce que ce n’est pas devenu un métier de gros cons, finalement ? »

Je veux croire que non,  je vois encore pas mal de belles et bonnes idées chez nos étudiants. C’est d’ailleurs ce qui me donne encore l’envie d’aller à l’école. Même s’il faut endurer les délibés.

* Flatter… (venant de flatte, mot d’argot signifiant bouse – certains comprendront à quelle vidéo je fais allusion, je n’ai pas envie de la citer et de lui faire ainsi de la pub).

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Moral

Il fait un temps à ne pas mettre un jardinier dehors.

Mais comme on dit chez moi « y a pas d’avance » quand faut y aller, faut y aller. Cela fait trop longtemps que le jardin n’est pas entretenu à cause des pluies qui ne cessent de tomber, j’ai réservé tout ce lundi pour le nettoyer. Je n’ai pas trop envie mais depuis ce matin, malgré la douche, je sarcle, j’arrache, je remplis la brouette, je soupire, je m’essuie les lunettes et puis je recommence en maudissant ce temps de m…..

Je suis trempé jusqu’aux os et pas d’humeur à sourire aux escargots qui se foutent de ma poire ni à rigoler avec les grenouilles qui chahutent dans mon dos. Quand le temps est aussi pourri, le jardin n’est pas un plaisir mais une corvée.

Sauf pour ce champignon que j’ai surpris caché dans un coin : lui, apparemment, le moral, il l’a !

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Journée-cadeau

Le 29 janvier dernier, May m’envoyait un sms. Elle souhaitait me voir pour parler de John décédé 10 ans plus tôt jour pour jour. Déjà ! Elle avait le blues, moi aussi. « Son » John chéri avait été mon ami, mon premier directeur artistique et partenaire pendant 8 ans dans quelques agences belges et parisiennes. Ensemble, nous avons fait les 400 coups… et 4 ou 5 belles campagnes de pub.

Mais le 29 janvier dernier, je n’étais pas très bien et n’avais pu répondre à l’invitation de May. Pour être honnête, je dois dire que j’étais assez étonné de sa demande, nous n’avions pas été les meilleurs amis du monde du vivant de John. Et depuis sa disparition, je ne l’avais pas revue une seule fois. Je lui ai promis de remettre notre rencontre à une date ultérieure dès que je serais retapé.

On s’est vus aujourd’hui. J’avais un peu d’appréhension. Mais ce fut un long, très long moment de plaisir pour parodier le vieux slogan de Chokotoff. Je ne vous raconterai pas tout ce qu’on s’est dit. Les émotions, entre larmes et rires, les souvenirs, les sottises, les vérités aussi. C’est entre nous et John.

Et Dan. Car surprise-cadeau, May avait invité à mon insu, un deuxième ami, autre brillant directeur artistique avec qui j’ai partagé aussi plein de bêtises et de – parfois -brillantes idées et que je n’avais plus revu non plus depuis trop longtemps.

Il y a des jours cadeaux de la vie. Merci May, merci John, merci Dan.

IMG_1552.JPG John et moi, dans les années 84-85

IMG_1551.JPG Dan et May, ce midi

 

Punition

Ce n’est pas bien de se donner du plaisir. Depuis des siècles et des siècles, on nous répète qu’il faut souffrir pour mériter son paradis. Que tu risques le châtiment si tu te fais du bien ici-bas et que tu vénères de fausses divinités.

Et bien, c’est vrai. Je suis parti quelques jours me vautrer presque nu dans le sable chaud pour me dorer la pilule sous les rayons bienfaisants du dieu Soleil et célébrer quelques Saints (Emilion, Estèphe et autres). Et flic, flac, floc, depuis mon retour, le châtiment me tombe dessus sous forme d’averses continues. Résultat: mon paradis terrestre est envahi de prêle, de liseron, de chiendent et d’autres graminées indésirables. Avant, psschttt, un jet de Roundup et l’affaire était réglée. Mais ça c’était avant. Aujourd’hui, je vais devoir m’agenouiller, m’écorcher les genoux et les doigts et arracher une à une toutes ces mauvaises herbes.

Merci à vous mes « amis » qui avec vos pétitions anti-Monsanto m’avez culpabilisé au point que je n’ose même plus utiliser le fond d’herbicide qui stagne dans son vieux bidon dans ma cabane.

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