Archives mensuelles : avril 2024

Last but not least…

Demain, Awen mon petit-fils jouera son dernier match de « jeune » en U17 avec le club de Linkebeek. Son groupe sera deuxième au classement général. Après, il rejoindra les U21 et l’équipe première dont il fait déjà partie du noyau.

Ça me fout un petit coup de blues car j’accompagne cette équipe depuis qu’ils ont neuf ans. À l’époque, j’étais leur « papi oranges » car je leur apportais des quartiers d’oranges juteuses et vitaminées pour qu’ils se requinquent entre les quarts-temps.  

Que d’émotions en 8 ans autour des pelouses synthétiques foulées par ces vaillants et talentueux winners, que de week-ends partagés avec leurs parents-supporters devenus des amis, que de joyeuses pintes dans les buvettes après les belles victoires, que de kilomètres parcourus dans le superbe Brabant Flamand, le Pajotenland, dont je connais dorénavant de nombreuses petites routes merveilleuses à travers la campagne de Bruegel.

Non le vrai foot ce n’est pas ces excès qu’on voit à la télé, ces éructations de débiles mentaux, ces brutalités sur les terrains, c’est aussi et surtout des milliers de clubs sympas, de gamins et de parents qui adorent se retrouver chaque semaine autour d’un ballon, qu’il pleuve, qu’il vente et même qu’il neige. J’ai dans mon ordinateur – et surtout dans mon cœur – des centaines de photos de sourires et de larmes, souvenirs de samedis et dimanches heureux.

Mais ce n’est pas fini ! J’irai voir Awen la saison prochaine en équipe première, la plupart du temps en match nocturne, et l’enfance/adolescence footeuse continuera pour moi avec mon jeune Cyril qui évolue en U13 au Léopold d’Uccle.

Come on boys !  💚 pour Linkebeek et 💙 pour le Léo.  

Fondamentaux

Quand tu patauges dans la semoule au tennis, il ne faut surtout pas t’énerver. Pas imiter les stars du mauvais exemple qui cassent leurs raquettes, eux évidemment ils ne les paient pas, ni te lamenter sur ton manque de chance, ni frapper ce p….. de filet qui est trop haut, ni accuser les lignes de jouer contre toi. Non, il faut (c’est facile à dire mais pas forcément à faire) en revenir aux fondamentaux. C’est-à-dire retrouver les 4 C. C pour calme, concentration, confiance, combativité.

Dans la vie, pour moi, il y a un 5ème C. Celui de Collégiale de Nivelles. Un lieu où je retrouve toujours la sérénité. Mais elle est en travaux depuis quelques mois (années ?) et ce n’est pas près d’être fini. Au point où ces dernières semaines, je ne pouvais même plus y entrer. Ses deux portes étant inaccessibles derrière des barrières métalliques protégeant les travaux. J’ignorais que le portail de gauche que je croyais condamné était réouvert et je ne l’ai découvert que samedi passé en faisant mon marché.

Je suis donc entré, il n’y avait personne, sauf peut-être le bon Dieu, si on y croit, car la petite lumière rouge près du tabernacle était allumée. Je me suis assis dans le fond près de la chaire de vérité dans un rayon de faible lumière qui traversait un vitrail. Très rapidement, le calme, la concentration, la confiance et la combativité m’ont regagné.

Comme je prends beaucoup de photos pour ne pas oublier les instants qui me marquent, dès que je me suis retrouvé sur le marché, j’ai tiré le portrait de la Collégiale entourée des étals et de cette ambiance qui, je ne sais pourquoi, me rassure.

Et ce matin, comme j’étais réveillé aux aurores, j’ai repris mon carnet et mes crayons auxquels je n’avais plus touché depuis ce maudit 11 mars qui a frappé Marie-Thérèse. Et j’ai dessiné ma photo.

Siffler ♫ en travaillant ♬

8h00 brrr… ça caille dehors… il fait à peine 3 degrés. Alors, j’y vais ou j’y vais pas ?

Depuis le temps que j’attends que la pluie s’arrête, mes haies ont terriblement poussé et il est urgent que je les taille. J’ai regardé la météo, ces prochains jours devraient être à peu près secs mais frisquets. J’ai donc décidé de me mettre à jouer du sécateur et du taille-haie cette semaine. Mais voilà… mon temps est compté et je crains que mes doigts soient vite gelés.

Perché sur mon (son) chêne, mon copain du matin siffle à tue-tête. Allez mon vieux, semble-t-il me dire, au boulot, ne remets pas à demain les haies que tu peux tondre aujourd’hui.

En fait quand le merle siffle, cela signifie, selon certains observateurs, qu’il va pleuvoir le lendemain. Je l’ai écouté, j’ai sifflé avec lui et j’ai attaqué une partie du boulot.

Mais il en reste encore pas mal, en fait de quoi occuper toutes les journées sans pluie… et avec 😂

Beautiful people

L’énorme pick-up noir se gare à reculons au sommet de la rue devant une petite voiture bleu-ciel d’une jeune automobiliste, je suppose (sans machisme, hein !). L’attache-remorque du mastodonte touche le pare-choc de la mini. Un escogriffe attifé d’un training crado et d’une casquette vissée à l’envers sort du monstre accompagné d’une petite obèse aux cheveux gras, elle aussi en training douteux rose sale. On dirait deux échappés de la série télé Baraki. En nettement moins rigolos et moins sympas.

Je suis sur le trottoir et m’adresse gentiment (et prudemment au gaillard) en lui montrant du doigt la petite bagnole coincée derrière son vaisseau : « Comment va-t-elle sortir de là ? ».

« Bê elle sortira pas, tiens ! » répondit-il en rigolant bêtement. Surpris par cette réponse, j’enchaîne « Euh… c’est pas très sympa surtout que vous avez assez de place devant votre véhicule pour avancer de près d’un mètre ».

Tout de suite, le type s’énerve « Et ta gueule, t’es pas dans la police, mec ! ». Sa femme s’y met aussi « Elle a assez de place pour reculer et manœuvrer ». Ah oui, c’est vrai après tout, il y a pas loin de 20 cm derrière elle. Facile pour « manœuvrer » comme dit l’autre quand on est stationné en côte. J’ose encore un timide « Mais restez calmes, je vous ai adressé la parole gentiment »… « Fais pas chier, dégage vieux con ! » éructe le baraki en quasi apoplexie.

Je ne suis pas un héros, j’ai dégagé illico presto sans prendre de photo de peur qu’il me fracasse mon iPhone et mon nez en même temps.

Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil chantait déjà Jean Yanne en 1972. 😁

Croisière

Nouvelle activité du dimanche-matin : croisière sur des vagues de coton bleu et blanc. J’essaie tant bien que mal de lisser les plis et lames qui gondolent les T-shirts, robes de nuit, chemises, caleçons et culottes charriés par la machine à laver après avoir été ballotés dans l’écume blanche et rincés à l’eau douce.

Je branche mon fer à repasser sur température et vapeur maximum et larguez les amarres, c’est parti.

Ce pourrait être une corvée mais je préfère l’envisager comme une croisière. Un voyage de rêve à destination de souvenirs heureux, vécus ou non. J’ai fait escale le temps de prendre une photo à Gran Canaria… où je n’ai jamais accosté dans ma vie réelle. C’est un cadeau d’un de mes petits fils qui avait l’habitude de me rapporter à chaque voyage un T-shirt de ses vacances. J’ai ainsi joué au tennis avec le maillot de pays différents. Gagnant tantôt pour la Grèce, perdant ensuite pour l’Espagne.

Je n’ai jamais, dis-je, été aux îles Canaries et n’y irai jamais. Derrière les rêves des vacanciers qui s’y rendent, il y a la grogne des habitants qui n’en peuvent plus d’être envahis par le surtourisme.

T-shirt suivant pour mon fer à repasser ? Retour Belgium : Belge une fois 😉

Toutes ces choses…

Le brouhaha de la vie, les courses contre la montre, les écrans et leurs zéros sociaux, toute cette agitation qui nous bouffe de l’intérieur nous fait trop souvent oublier que les instants qui passent sont aussi éphémères que les fleurs des pommiers et des cerisiers.

Quelques bourrasques, quelques grêles et pfff… ils ne sont plus qu’un souvenir. En trois ou quatre minutes, on reconnaît soudain le bonheur au bruit qu’il fait en partant.

Alors toutes ces choses qu’on n’a pas dites, ces repas taiseux, ces mots qu’on aurait pu dire le jour même mais que l’on a remis aux lendemains… tous ces silences hantent vos insomnies.

Et si vous les dites maintenant, pas sûr qu’on les entende.

Espoirs

Vous êtes si nombreux à vous inquiéter et à marquer votre sympathie pour Marie-Thérèse frappée par un terrible AVC que je ne peux répondre personnellement à chacun de vous. Vous comprendrez que je ne tiens pas à m’épancher sur mon blog à ce sujet. Pour votre info, je vous dirais cependant qu’elle a passé un mois en soins neurologiques intensifs et qu’elle est maintenant transférée dans un hôpital spécialisé en revalidation. Elle est entre les mains des meilleurs soignants qui lui feront récupérer le maximum possible de ses facultés. Merci à vous tous pour votre amitié qui nous fait beaucoup de bien. Michel

Arthur

La péniche sort de la brume et passe sous le pont du chemin de fer. Elle avance à la vitesse d’un vélo électrique de senior. Qu’est-ce qu’on doit s’emmerder quand on est batelier ! Le temps est immobile, il n’y a rien à faire qu’à se tourner les pouces, compter les canards, et ne poser quelques gestes qu’aux écluses, rares désormais sur le canal qui traverse ma commune, ou quand on croise un confrère, une ou deux fois par jour. Oui quel boulot chiant sauf si on a des rêves plein la tête.

Quand il était gamin, Arthur, je suppose que c’est le prénom du marin d’eau douce à qui j’ai fait signe quand son vaisseau est arrivé à ma hauteur, s’imaginait chevalier, prince des Cornouailles et roi d’Angleterre. Il avait un copain qui connaissait quelques tours de magie et de cartes qu’il appelait Merlin. À chaque Saint-Nicolas, les deux amis demandaient à leurs parents une belle épée en plastique qu’ils cassaient à vouloir la planter dans des cailloux.

En fait je dis ça mais je n’en sais rien, je ne connais pas ce bonhomme, j’ai juste lu le nom de sa péniche quand elle est passée devant moi.

Auto-satisfaction

Je n’ai pas l’habitude de me lancer des fleurs mais si c’est mon pommier qui me les balance dans la vue, je ne joue pas au faux modeste, je prends !

Le 16 février dernier, je publiais Lumière, un billet dans lequel j’exprimais ma satisfaction d’avoir taillé – non sans difficultés – mon pommier en déroute, sécateur dans une main et dans l’autre un livre instructeur et quelques notes puisées dans différents tutos. Une des principales embûches, e.a., était de bien distinguer les bourgeons à bois des bourgeons à fleurs (fruits). Pas évident.

Pour voir les premiers résultats de mon travail, il me fallait attendre le printemps et la floraison de l’arbre. Apparemment, vu le nombre de bouquets éclos sur mon fruitier ce week-end, je n’ai pas trop mal fait. Si j’étais vantard, je pourrais même me dire : « c’est bien mec ! ».

Mais ce n’est qu’à l’automne que je verrai si d’auto-satisfaction, je tomberai dans les pommes 😉

Le merveilleux

Hier soir, un couple d’amis très proches et très chers m’ont invité à tromper ma solitude et ma mélancolie chez eux en partageant leur souper. Ce sont deux lecteurs passionnés auxquels je sais que quelques pages font bien plus plaisir qu’un coffret de chocolats ou un bouquet de fleurs, leur jardin magnifique leur en offrant déjà tellement. J’ai donc choisi un livre. Un livre dont l’ambition est de traquer la beauté. De s’extraire « de la brutalité du siècle 21 ». De partir à la recherche « du surgissement du merveilleux ».

Avec Sylvain Tesson à la plume (et à la barre), Avec les Fées (éd. Des Équateurs), il s’agit d’embarquer sur l’atlantique et sous les ciels celtiques pour une errance poétique et exaltante, tantôt à la voile dans les vagues et les bourrasques, tantôt à pied sur des chemins irlandais tantôt encore en escalade accrochés à des falaises. Un récit de voyages à destination de paysages et d’horizons dont la « beauté réveille parce qu’elle repousse la mort ».

J’ai été transporté par ce livre, par cette aspiration hors de notre époque médiocre et vulgaire, un appel « qui invite à s’enivrer de ce qui nous entoure ».

Je sais que M… et E… apprécieront, amitié ça rime tellement avec beauté.