J’ai passé quasi toute la semaine avec plus ou moins 150 étudiants en communication de l’UCL et de la HELHa concentrés sur un projet mêlant la musique, la liberté d’expression, la diversité, la solidarité, l’amitié et une série d’autres concepts connexes riches en émotions mais au vocabulaire souvent peu séduisant. Objectif : rendre ces notions vivantes, vibrantes, touchantes. J’ai vu quelques bonnes idées, mais surtout beaucoup de lourdeurs et de banalités. Je suis donc épuisé ce vendredi soir quand je reprends le volant pour rentrer à la maison.
Pour me redonner du tonus, j’ai glissé le dernier album In extremis de Francis Cabrel dans mon lecteur CD. Et la magie opère, l’artiste et ses chansons magnifiques, entendues pourtant déjà des centaines de fois, me recoiffent le moral comme aurait dit Jacques Dessanges.
Les mélodies, les riffs et les tempos me font dresser non pas les cheveux sur la tête – je n’en ai presque plus – mais les poils sur les bras et mon pied a envie de battre la mesure sur la pédale d’accélérateur, mais je me retiens, ce ne serait pas prudent de la confondre avec celle d’une grosse caisse de batterie. Quant aux paroles, elles sont tout simplement sublimes, percutantes et poétiques. Elles vous emportent. Vous transportent.
Durant toute la semaine avec nos étudiants, nous avons tourné, touillé et cafouillé autour du sujet. Et là, en quatre strophes, la fragilité et la puissance de la liberté d’expression sont admirablement fredonnées, murmurées, susurrées. Envoyées directement en plein cœur de l’auditeur : « Malgré la ronde des vigiles qui veillent au silence absolu – il reste un murmure fragile comme un refrain défendu – qui vibre au cœur de chaque pierre comme un reproche lointain – tenace comme le lierre et qui nous dit d’où l’on vient ». Et à la fin de la chanson, les chœurs m’entraînent et je me surprends à chanter avec eux la mélodie ad lib.
Dieu, que la communication est belle quand elle a du talent.