– Que veux-tu pour ta Saint-Nicolas, Cyril ?
– Un casque virtuel !
– Euh… un quoi ?
– Tu ne sais pas ce que c’est ? C’est un casque que tu mets sur ta tête et qui te fait changer de monde, tu te retrouves dans des jeux vidéos par exemple.
– Oh non ! Tu sais bien que mamie et moi on n’y connaît rien dans tous ces trucs, on est incapable de choisir parmi tous ces appareils électroniques, pour ça tu vois avec tes parents.
– Oui, vous, c’est toujours des livres ou des vêtements pour l’hiver ou des équipements pour le sport.
– Et bien oui, c’est comme ça…. et puis on n’a pas le temps de discuter, tu dois rejoindre tes équipiers sur le terrain d’entraînement, ils t’attendent.
Dès qu’il eut touché le ballon, Cyril changea de monde, sans casque, sans écran. Il se mit à courir, rire, crier de plaisir. C’était hier soir. Ce matin, c’est rebelote, en avant pour les matches. Cyril ira de son côté avec son papa. Moi, j’accompagne Awen à Essene quelque part au bord de l’autoroute de la mer et le coup d’œil matinal sur la pelouse givrée du jardin me prévient qu’on va cailler-grelotter-se-les-geler. Un casque virtuel qui nous expédierait sur un terrain de foot au soleil ne serait pas une mauvaise idée.
À ce propos, j’ai lu que quelque part aux USA ou en Australie, on équipe des vaches qui vivent dans des étables de casques virtuels qui leur donnent l’illusion de paître dans de splendides prairies vertes. Ce qui, paraît-il, augmente leur production de lait.
Faudra que je me renseigne davantage sur ces machins virtuels pour alimenter mes prochaines discussions avec Cyril. En attendant, pour ce matin, je vais équiper ma tête d’une casquette hyper-chaude.