Archives mensuelles : avril 2019

Crayon-mémoire

Je m’assieds parfois. Je m’arrête. Je cesse de penser. Je suis bien.

Et alors, j’essaie de ne pas oublier.

Instant de regard intense. Je scrute, je contemple.

Le paysage. Le village. La chapelle. La fleur. L’oiseau. Le rocher. Le châtaignier. Ou le chêne. Ou le ciel. Le nuage. Le sommet de la montagne. Laquelle ? Celle-là, là-bas, derrière l’autre. Tu la vois ? Celle qui est encore couverte de neige à certains endroits.

Et puis, je reviens vers la chapelle du village abandonné. Je suis bien. Là. Seul. Dans mes pensées. Dans cet instant. Abandonné moi aussi à mes élucubrations.

Je sors alors mon carnet secret. Je griffonne au crayon quelques mots sans réfléchir. Sans organisation ni effets de style. Juste des notes. Pour ne pas oublier. Simplement concrétiser l’instant. L’immortaliser.

J’écris, je croque, je dessine. Pas bien sans doute. Mais assez pour me souvenir.

Quand j’étais prof, je conseillais à mes étudiants d’observer avec un œil affûté comme une pointe de crayon. Et de mémoriser ce que l’on voit ou ce que l’on entend dans un cahier, un carnet ou sur un bout de papier à l’aide d’un crayon pointu comme son regard.

Pas avec un clavier. Pas un appareil photo. Pas un enregistreur. Non, un simple crayon. C’est la machine la plus efficace pour écrire, graver et fixer dans sa mémoire.

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Hum…

… nous ne parvenons pas à trouver ce site. Impossible de se connecter au serveur à l’adresse…

Il y a, paraît-il, la wifi au couvent St François où je suis en retraite avec Marie-Thérèse qui fait son stage d’aquarelle avec ses amies. Formidable ! Je vais pouvoir écrire tant que je veux et vous envoyer mes billets. Dès mon arrivée, j’ai donc branché mon portable sur le réseau Vico-3 : instantanément, le signal wifi s’est complété, ça fonctionne. Sauf que.

Sauf qu’ici, on n’est branché qu’avec le Ciel. Pour le reste, le réseau ne parvient à se connecter à aucune adresse. Damned ! comment vais-je survivre ? Ma vie sans Wifi est comme un puits sans eau. Vide. Les mots que je laisse tomber dedans s’écrasent mollement, en silence comme des cailloux dans un trou profond d’argile boueuse. Que faire ? Sinon aller me balader sur les sentiers environnants. Ils sont nombreux, montant vers les sommets, ou serpentant jusqu’au village, ou descendant jusqu’au torrent.

Et si je commençais par descendre ? Pas trop d’efforts pour ma première randonnée. En chemin, je croise deux vaches qui ne lèvent même pas la tête pour me saluer, sympa les Corses ! Plus loin, une rencontre un peu plus cordiale : un chien aux couleurs fauves vient me renifler, mon odeur semble lui convenir, je caresse sa tête, il m’accompagne pendant une bonne centaine de mètres jusqu’au moment où je commence à lui parler, lui jeter quelques mots gentils. Il m’écoute quatre ou cinq minutes et m’abandonne pour ma balade. Hum, mes mots ne l’intéressent pas.

J’arrive au bord du torrent, je m’assieds sur un rocher et je regarde l’eau rebondir sur les cailloux. Je parle tout haut, tout seul, personne ne me voit, à part les oiseaux et le bon Dieu dans ces nuages – je crois qu’Il existe ici, il fait si beau – personne ne me prend pour un fou qui berdelle. Je jette mes mots et mes phrases dans l’écume blanche et vive, j’essaie bien quelques ricochets mais sans succès, ils sont aussitôt engloutis par le courant de la rivière. Décidément, ils ne trouvent pas de connexion.

Hum, et si je faisais silence ?

IMG_3839.jpg Youpie ! J’ai trouvé la solution, je suis allé au village et me suis assis sur l’escalier du bureau de poste et via leur wifi, j’ai pu me connecter à vous. C’est le boulot de la Poste de nous rapprocher, non ? 😉

 

 

Double évasion

Quand j’arrive ailleurs, un de mes premiers réflexes est de me rendre dans une librairie et d’y acheter un livre de littérature locale qui va me connecter à l’endroit. Double évasion, physique et mentale.

À Ajaccio que je commence à bien connaître, après avoir été d’abord dire bonjour au vieux port, je me dirige sur l’Avenue Antoine Serafini vers la Librairie des Palmiers et puis à quelques dizaines de mètres plus loin à celle de La Marge, et je fouine dans les rayons.

J’y ai trouvé rapidement un roman* qui sent bon le maquis… mais aussi le sang et l’horreur car il plonge d’emblée le lecteur dans une histoire de haine familiale sordide dans un village perdu au fin fond de nulle part du côté de Bastia.

J’ai entamé sa lecture sans attendre, à la sortie de la librairie sous les palmiers pendant que Marie-Thérèse se rendait dans une de ses boutiques favorites à la recherche d’une pince-bijou pour ses cheveux. Après quelques pages, balade dans les petites rues et au long du port où en croisant quelques locaux aux traits burinés et à la mine patibulaire que j’imaginais inévitablement le visage du héros du bouquin qui dès le début du livre descend froidement son jeune frère d’un coup de fusil en pleine tête et son grand-père d’un coup de couteau dans la gorge. « Le sang gicla et l’inonda. Quand il le sentit, à travers l’étoffe du pantalon, Dominique Zincoli poussa un râle de plaisir ».

J’ai essayé de lire la suite dans mon lit avant de m’endormir mais la journée ayant été longue et exténuante, je m’endormis quasi instantanément.

J’ai dormi d’un sommeil de plomb. Ma double évasion en Corse commence bien.

* Histoire d’un assassin – Marie Ferranti (éd. Gallimard)

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Cartes de là-bas

Je pars en Corse ce week-end. Je prépare déjà mon sac. Plus je prends de l’âge, plus cela prend du temps. Je fais et refais des listes pour ne pas oublier mes trucs et mes machins, mon portable, mon câble, mon rasoir (alors que je m’en fous), mes carnets (dont je ne me fous pas) et bien sûr ma collection de médicaments (j’ai déjà vérifié 3 fois la boîte à biscuits métalliques qui les héberge). J’ai toujours été un peu maniaque, là maintenant, je suis devenu complètement obsédé.

Mais LE truc je ne dois vraiment pas oublier, c’est la liste d’adresses des personnes à qui j’ai promis d’envoyer une carte postale. Parce que, oui, je continue à envoyer des cartes postales. Même si je sais qu’on vit à l’époque des SMS, de Messenger, de Whatsapp ou encore de Skype. Mais comme disait l’autre, qu’est-ce qu’on fera quand on sera vieux et qu’on voudra retrouver nos lettres d’amour si on ne communique plus que par écrans interposés ? ET quoi avec nos photos digitales qu’on envoie par Facebook ou Instagram ? Qu’est-ce qu’on fera quand on voudra se rappeler comment c’était quand on était jeunes et beaux ? Moi, je continue à imprimer et archiver systématiquement quelques clichés par vacances et événements familiaux que je colle ensuite dans un album numéroté. J’en suis à plus de soixante. Mes petits-enfants adorent fouiner dans ces archives. Et moi aussi d’ailleurs. De même dans les boîtes à chaussures où je conserve les vieilles lettres. Celles de ma maman surtout. Quand je vivais au Canada, par exemple, elle m’envoyait chaque semaine quelques pages de sa belle écriture illisible me racontant les petits riens de sa vie. Comme le chantait Charles Trenet « il suffit d’un regard, d’un aveu, d’une chanson pour comprendre l’amour, il suffit de ces riens pour faire des beaux jours… » C’est d’elle, de son habitude de noter son quotidien, que m’est venue il y a une dizaine d’années, l’idée de ce blog constitué aujourd’hui de près de 3000 billets de riens, 3000 petites cartes postales envoyées de mon quotidien (selon l’expression empruntée à mon ami Georges Lafleur, dont le blog – moins prolifique mais beaucoup plus poétique que le mien – est joliment intitulé Cartes Postales, allez le lire, il est génial).

Quand je suis en voyage, j’envoie toujours une carte-vue de l’endroit, un joli panorama, accompagné de quelques mots, à ceux et celles qui me sont chers et qui voyagent peu : le paysage, le timbre, le cachet de la poste… tout cela évoque l’ailleurs, la distance, les nuages, les océans, les montagnes et les déserts traversés par les avions, les paquebots et les trains qui ont transporté les sacs postaux. Et aussi les mains, les yeux et les rêves des postiers chinois, brésiliens, turcs et autres qui ont touché, trié et classé ces courriers.

De même dans ma cuisine, j’accroche au vieux buffet, les cartes postales qu’on m’envoie et quand je prends mon petit-déjeuner, mon regard saute des Alpes où mon petit-fils skiait au début du printemps à la Birmanie où une amie de Marie-Thérèse voyageait il y a quelques semaines.

Je viens de photocopier ma liste d’adresses, il me reste à la glisser dans le bouquin que je vais emporter. Je choisis dans ma pile à lire « Le vieux qui voulait sauver le monde » de Jonas Jonasson (éd. Presses de la Cité) que ma fille m’a offert pour mon anniversaire. C’est un livre qui va bien avec ce billet, non ? Je vous enverrai aussi, promis, quelques billets de Corse.

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16 ans

Je traînais mon ennui d’adolescent dans la buvette du Stuart, le vieux cinéma de quartier dont mes parents s’occupaient. Au fond, contre le mur, à côté du kicker et du billard à trous, le juke-box. Mon frère Jean-Pierre m’avait montré comment l’ouvrir par l’arrière et « programmer » (un mot qui n’existait pas encore à l’époque) l’un ou l’autre 45 tours. Pas la peine de consulter la liste avec les numéros des chansons, je faisais toujours passer la même. Celle dont le titre résumait ma préoccupation du moment : grandir, vieillir, avoir 16 ans. Pour enfin recevoir l’autorisation d’aller en surprise-parties, d’entrer au dancing des Quatre-Bras où jouaient les Serpents Noirs ou encore dans le cinéma quand passait un film « enfants non admis ».

Et aussi pour ne plus me faire regarder comme un  gamin par notre belle voisine italienne qui ressemblait aux Gina ou Sophia des affiches que l’on punaisait, mon frère et moi, aux valves du Stuart chaque mardi soir quand le programme changeait.

C’était en 1963, Dick Rivers sortait T’as seize ans demain* C’était presque vrai pour moi, j’allais avoir 16 ans en 1964.

RIP Dick.

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* adapté de Sweet Little Sixteen (Chuck Berry)  https://www.youtube.com/watch?v=e65ofKU6X6A

 

 

 

Merde, v’là l’été !

Tous les joueurs de tennis sont heureux quand vient la fin de l’hiver, qu’ils vont enfin pouvoir sortir de leur bulle, jouer en plein air, laisser le vent caresser leurs cheveux quand ils en ont encore, lever le nez au soleil, profiter du ciel bleu, s’amuser des cris de joie des canards et des enfants jouant au bord de l’étang voisin.

Tous les joueurs ? Non pas tous. Je connais une exception: mon ami Luc.

Luc déteste jouer à l’extérieur. Le vent, la lumière, les enfants, les oiseaux… tout cela le dérange quand il joue. Il adore la bulle, il hait l’extérieur. Et il ne manque pas de le faire savoir, il est expressif sur le terrain: quand il loupe une balle, son vocabulaire est fleuri et sa raquette court des risques.

Moi, en remontant pour la première fois sur les courts après les derniers mois d’hiver gris et pourris, je ne peux m’empêcher de rigoler en me souvenant d’une des premières réflexions de Luc l’an dernier. Il était au filet, une balle facile (quoique cela n’existe pas !) s’offre à lui au filet mais aveuglé par la lumière vive, il la rate… et lâche : « Mais c’est pas possible ! Comment voulez-vous jouer avec cette saloperie de soleil. »

Et l’on entendra plus tard dans la partie des « saleté de vent », « connards de canards »… « je vous comprends pas, les mecs, comment pouvez-vous être heureux quand vient la saison d’été ? » 😉

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Pâques rouges

Le jour de Pâques, le prêtre revêt sa chasuble blanche et or, allume le grand cierge et décore son église de fleurs pour célébrer la plus belle fête chrétienne : la résurrection du Christ, le renouveau, la vie.

Quelques touristes dans des hôtels de vacances se préparent à une belle journée au soleil, au bord de la mer.

Et voilà qu’en pleine cérémonie, en pleine promenade, le rouge éclabousse de sa connerie et de sa rage trois églises en joie et quatre hôtels.

Des chrétiens et des non-chrétiens, des touristes (37 nationalités) sont frappés. Explosés. Déchiquetés. 290 morts, 500 blessés selon les derniers bilans pas encore, hélas, définitifs.

Pâques rouges, jour noir: pour beaucoup de familles, juste coupables de croire en Dieu, de le prier ou même pas, juste coupables de vouloir profiter de vacances sous un ciel bleu, ce plus beau jour de l’année sera désormais le plus horrible de leur vie.

Les commentaires sur internet, sans nuances, défilent déjà par centaines et milliers, de nombreux accusant, insultant même, « les » religions coupables des violences sur terre. Toutes les mêmes. À jeter dans le même sac. Poubelle de préférence.

Mais pourquoi ces chrétiens et ces non-chrétiens lâchement assassinés à Columbo ? Ils vivaient leur vie tranquillement. Fêtant leur foi ou le soleil. En toute innocence. Sans nuire à personne. Pour les uns, la fête chrétienne de la vie ressuscitée est ternie à tout jamais, pour les autres celle du printemps est glacée comme la mort.

Assez, ce n’est pas la faute des religions ou de l’absence de religions, de Dieu ou du Néant… c’est celle de la haine, de l’aveuglement, de la barbarie d’hommes envers d’autres hommes.

De l’intolérance. Insupportable.

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Retour au stade

Pas de foot depuis six semaines. D’abord à cause de blessures aux pieds, ensuite semaine de ski avec l’école et puis vacances de surf en famille. Awen est enfin rentré hier soir avec un mental d’acier pour son premier tournoi de foot du printemps. Qui dit match le dimanche de Pâques, dit aussi beaucoup d’absents. On jouera donc avec un groupe-puzzle composé de valeureux joueurs qui ne se connaissent pas tous très bien mais qui sont ultra-motivés et partagent la fierté de leur maillot et d’une belle et bonne humeur.

Pour le papi et les rares parents qui font le déplacement, c’est un jour de fête. Le club KV Zuun qui organise l’événement a bien fait les choses : soleil impeccable, musique joyeuse, ambiance kermesse, tentes ombragées et grandes tables pour se désaltérer de blondes mousseuses et se revigorer de boudins chauds. J’adore !

Nos diables verts feront le maximum et se battront comme des lions: ils perdront leurs deux premiers matches mais termineront en force et remporteront les deux autres. Un beau résultat arraché à la niaque face à des équipes complètes et bien rodées.

Les perdants de la finale, l’équipe locale, ne sera battue qu’au terme d’un match très disputé et un des joueurs piquera une colère et shootera de rage dans le sac d’un partenaire. Inimaginable dans l’équipe d’Awen qui écarquille les yeux et me dit

– Quel mauvais perdant !

Je n’apprécie pas cette attitude, lui dis-je, mais je peux comprendre la déception du garçon: imagine que ton équipe, Awen, soit battue dans les dernières minutes de la finale du tournoi de ton club à Linkebeek, tu péterais peut-être un plomb toi aussi, non ?

– Non, papi, impossible… impossible qu’on soit battus en finale chez nous.  

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Fleurs de gaz

Le marchand me propose à 9h du matin un petit verre de goutte.

« Framboise, poire ou pomme ? » me dit-il. Aucun des trois, c’est gentil, mais c’est un peu tôt pour avaler un peket. « Mais ce n’est pas du pecket, c’est mon jus de fruit-maison, je vous invite à le goûter ». Dans ce cas, j’essaie son jus de poire et je craque. Il est dé-li-cieux. J’achète quelques petites bouteilles et on papote sous le beau soleil qui inonde déjà la grand-place. Le gars est souriant sous son grand chapeau mais je sens que ses affaires ne doivent pas être mirobolantes, j’ai même l’impression qu’il galère. Comme bon nombre de ses confrères maraîchers et ambulants sur ce marché.

Je vais ensuite acheter mon journal et me rend comme chaque samedi matin à la Brasserie Jules pour le lire avec un bon café. Et, par hasard, je tombe sur un article consacré à la culture des poires et des pommes dans nos belles régions du Brabant Flamand, du Limbourg et du pays de Herve. J’étais justement dans ces coins-là la semaine passée, parti y admirer les grands vergers en fleurs. Magnifiques camaïeux blancs et roses, même dans la brume et le froid qui sévissaient encore il y a quelques jours. Mais derrière la beauté des cultures et la fierté d’être les premiers producteurs de poires d’Europe, il n’y a pas que du jus de fruits qui coule mais aussi des larmes. Nous sommes en surproduction de près de 25% depuis que notre plus gros client, la Russie, a lancé un embargo sur nos produits en 2014 suite à la position de notre pays face à la crise en Ukraine.

Depuis lors, on jette 1 poire récoltée sur 4 ou pour sauver quelques clopinettes, on revend la récolte à perte, à peine quelques cents le kilo, à une entreprise locale qui transforme eles succulentes poires bien juteuses et sucrées en biogaz qui sera ensuite utilisé dans des moteurs pour produire de l’électricité. Bon, d’accord, c’est mieux que rien…. mais est-ce vraiment cela, le destin d’une noble Conférence ou d’une dodue Durondeau ?

Assis sous les branches en fleurs de mes deux poiriers, j’imagine la peine des fruiticulteurs obligés de condamner leurs poires à la pourriture au milieu d’ordures ménagères et de déchets verts, en d’autres mots à les voir transformées en biométhane puant :

– C’est quoi ces beaux fruitiers dans ton jardin, Michel, des poiriers ?

– Non, des biogaziers.

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Ne m’oublie pas

Le soleil illumine le jardinet en façade de la maison de ma fille. À l’ombre du camélia et du romarin, de discrets myosotis tapissent le sol de leur belle couleur bleue. Ils sont timides et je dois me pencher très près d’eux pour les photographier. On dirait qu’ils n’aiment pas ça.

Et pourtant, ils apprécient que l’on s’occupe d’eux et surtout qu’on ne les oublie pas. Savez-vous que le myosotis est la fleur symbolique de la mémoire ? Je l’ignorais mais une dame qui passait à proximité pendant que je prenais mes photos me l’a appris et m’a prié de « ne pas oublier » de féliciter ma fille pour ce joli « coin sauvage et fleuri » qui la met en joie chaque fois qu’elle emprunte cette rue de Bruxelles, appelée « rue des Myosotis » en français et en néerlandais plus poétiquement « Vergeet-mij-nietjes-straat ». Une fois rentré chez moi, Wikipedia me précisera qu’en allemand, espagnol, italien, polonais ou encore en anglais, le myosotis se désigne aussi par une expression signifiant « Forget me not ». Et cela grâce à une légende du moyen-âge selon laquelle un chevalier tombé à l’eau lança, avant de se noyer, un myosotis à sa dulcinée en lui criant « Ne m’oublie pas ».

Quand je raconterai cette histoire à mes petits-fils qui habitent là, je parie qu’ils vont rigoler et me demander pourquoi sa princesse a oublié de lui lancer une bouée.

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