Archives mensuelles : août 2016

Audience

Il y a une semaine ou deux, j’ai écrit un peu par hasard un billet que je croyais insignifiant à propos du voile islamique. Mais le vent a pris dedans pour porter à près de 12000 vues l’audience de ce texte auquel je n’attribuais que peu d’importance. Mais, en réalité, vraie source de passions et de polémiques, j’ai même dû (ce qui est contraire à mes habitudes et mes idées) supprimer de mon mur quelques commentaires racistes et haineux.

En général mes billets ne parlent que des petites choses de la vie – de ma vie – et ne dépassent que rarement les 300 ou 400 vues quotidiennes, ce qui je trouve n’est déjà pas mal. Depuis ce billet voilé à large audience, j’en suis revenu à mes sujets de prédilection : petites anecdotes, réflexions entendues ici ou là, coups d’œil sur une fleur ou une silhouette, un paysage ou une fenêtre, souvenirs ou perles d’enfance, bref que des riens et des bulles. Avec parfois quelques touches subliminales entre mes lignes, quelques silences à décoder entre mes phrases, quelques envies de dépasser le sens de mes mots sans poids et de mes photos sans choc. Tout en restant à leur niveau. Au ras du quotidien. À fleur d’émotions. Depuis ce grain dans le voile, j’ai retrouvé ma douce vitesse de croisière et le plaisir d’être revenu raconter mes humeurs entre amis.

Loin des buzz, du brouhaha et des polémiques.

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Perles de vacances (14 et fin)

Dernier jour de vacances, les trois cousins Awen, Max et Cyril sont avec nous. Ne vous fiez pas à leurs airs gentillets, leur vocabulaire est parfois cru et vachement expressif.

Olé

– Hé Awen, dans la prairie derrière mon jardin, il y a un petit taureau

– Un vrai taureau, t’es sûr Max ?

– Ouais j’te jure, viens voir

Les gaillards courent vers la clôture et aussitôt arrivés, Awen enlève son T-shirt et l’agite en direction de la bête.

– Hé Awen t’es fou, arrête, c’est dangereux !

– Pourquoi ?

– Parce qu’un taureau quand quelqu’un l’excite avec un tissu rouge, il lui pète la g….. !

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Belles impressions

Le soleil accable la file des touristes qui n’avance pas et nous fait renoncer à la visite des jardins de Monet. Ce n’est pas grave, on connaît. Nous irons plutôt nous réfugier avec une bolée de cidre glacé dans le jardin de l’ancien Hôtel Baudy où Monet et ses amis Cézanne, Renoir et une joyeuse bande de peintres américains se retrouvaient à la fin du 19e siècle pour immortaliser la lumière ruisselant dans les fleurs. Et aussi boire moult jus de pomme améliorés.

Aujourd’hui, loin des célèbres nymphéas et des groupes de Japonais, la roseraie de ce vieux jardin est fraîche et accueillante pour les quelques visiteurs qui connaissent. Pendant que Marie-Thérèse se repose à l’ombre d’une tonnelle, j’erre dans les sentiers et escaliers abandonnés photographiant ici le cristal mauve d’un calice de clématite, là une discrète marguerite aux pétales non effeuillés sauf celui, je crois, du « je t’aime… pas du tout ». J’irai aussi cueillir quelques taches de couleurs douces séchées sur une palette oubliée dans le vieil atelier de l’hôtel.

Nous continuerons ensuite notre balade jusqu’à la chapelle de Giverny où trois musiciens, en bermudas et T-shirt, répèteront rien que pour nous des extraits de leur concert Tchaïkovsky du soir. Merci à leur gentille assistante de nous avoir laissé vivre ce moment lumineux.

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À la fraîche

Enfin revenu de la canicule. On n’est pas fait pour ces chaleurs, nous les gens du Nord et de la pluie. J’étais parti pour quelques jours de respiration chez des amis en Normandie : en plus de la chaleur de leur accueil, le soleil s’y est mis. Je comptais visiter des châteaux, des jardins, des expos, j’ai surtout fréquenté la fraîcheur des terrasses en bord de Seine et l’ombre des pommiers.

Mais au retour, quand j’ai franchi la frontière belge, le thermomètre est redescendu à sa normale saisonnière aux alentours des 20 degrés. Je préfère ça, surtout qu’il y a de la rentrée dans l’air et qu’il va falloir me remettre au clavier pour préparer mes nouveaux cours. On a beau être un vieux prof, il faut à chaque fois faire preuve de fraîcheur sous le Stetson. À chaque nouvelle année, il faut presque tout recommencer, l’expérience n’étant seulement, comme le dit le sage chinois, qu’une lanterne qui éclaire le chemin parcouru mais pas celui à venir.

C’est d’ailleurs l’unique intérêt d’encore un peu travailler quand on est retraité : faire ce qu’on n’a pas encore fait.

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Allo Maître ?

Je suis en pleine semaine de contrôles médicaux de routine : urologue, cardiologue, dermatologue, gastrologue, neurologue… je vois à peu près tous les spécialistes. On n’est jamais trop prévoyant. Mais il y en a que je n’ai pas encore consultés.

Cette après-midi en sortant de chez ma neurologue qui m’a dit que tout était OK du côté de mon cerveau, si si je vous jure, je trouve un petit billet sous mon essuie-glace. Un message de Maître A., medium, guérisseur, spécialiste en notamment « SANTÉ : impuissance et dysfonctionnement érectile, toxicomanie, alcool, obésité, etc. » J’allais chiffonner le papier mais quand j’ai lu la conclusion, je me suis ravisé : « CONSERVEZ-MOI, UN JOUR JE VOUS SERAI UTILE – MAÎTRE A. IL A TOUJOURS UNE SOLUTION ».

On ne sait jamais, n’est-ce pas ?

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Non

– Bonjour Mademoiselle, asseyez-vous, merci de signer la feuille de présence, vous allez bien, vous avez bien préparé votre examen ?

– Non

– OK, voulez-vous me présenter votre travail de vacances ?

– Non

– Euh… dans ce cas, je ne peux pas vous donner de points pour la partie pratique. Je vais donc vous interroger maintenant sur la théorie, je vous donne un bic et une feuille blanche pour préparer votre réponse, dites-moi un chiffre entre un et dix pour le tirage au sort de votre question ?

– Non

– … désolé, pas de points non plus, vous allez devoir recommencer votre année

– Non

– Si

Non… j’arrête ces études, je les déteste depuis le début, je veux faire autre chose

– Pourquoi vous présentez-vous en deuxième session alors ?

– Parce que ma mère m’oblige

– Ah… c’est peut-être à elle qu’il faudrait dire non

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Drôles d’oiseaux

Lundi magique. J’allume mon smartphone comme chaque matin et « flash » la première image qui apparaît sur Facebook est une superbe illustration de nénuphars destinée à la couverture d’un livre qui s’appellera Les grenouilles de Giverny, signé Cedric Loth, un de mes anciens collègues et amis de mes années québécoises (1985 à 87). Nous ne nous sommes plus vus depuis sauf une fois à Paris, un an ou deux après mon retour.

Cette illustration évoquant Monet à Giverny est un hasard incroyable car je me rends à Giverny cette semaine. J’ai donc survolé un peu plus la page de Cedric et j’y ai découvert une collection d’illustrations d’oiseaux bizarres absolument extraordinaires. Il les appelle ses Drôles d’oiseaux et je vous invite à les observer aussi. Et pourquoi pas à en adopter un ou plusieurs. Aujourd’hui, je ne fais plus de la pub que pour ceux et ce que j’aime. Et ces oiseaux et leur Créateur, je les adore. Quel bonheur de commencer ma semaine avec d’aussi belles images juste avant d’aller m’asseoir sur le banc du prof qui va écouter jusqu’à 18h les étudiants qui présentent leurs examens de seconde session.

J’ai joint ci-dessous, l’illustration-caricature que Cedric m’avait offerte quand j’ai quitté Montréal : avec ma houpette, moi aussi j’ai l’air d’un drôle d’oiseau, un drôle de coco même. Cher Cedric, j’espère qu’un grand oiseau d’acier nous permettra bientôt de nous retrouver ici ou là-bas.

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Pour en savoir plus sur Cedric Loth, cliquez https://www.facebook.com/cedric.loth.73/media_set?set=a.168361806929081.1073741831.100012657870529&type=3

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Doucement

Oh ça chauffe ! Depuis quelques jours, semaines même, mon portable rame. Il me fait des coups de chaleur quand je lui demande quelques efforts, du genre faire plusieurs choses à la fois. Et non seulement cela, il prend son temps. Il ralentit. Il traîne. Il chipote. Il m’é-ner-ve !

Alors, je suis allé ce matin au magasin voir s’il est possible d’y jeter un œil et de lui faire un peu de remise en forme, de lui redonner un petit coup de boost. Le jeune homme qui m’a reçu m’a expliqué plein de trucs auxquels je n’ai rien compris ou presque. Je ne pratique pas bien la langue du Macmachintruc mais j’ai vite pigé quand il m’a donné des fourchettes de prix. Je lui ai répondu que je voulais lâcher le minimum, oui je sais on me l’a déjà dit, je suis près de mes sous. Moi, ce que je souhaite c’est que mon antique portable âgé de 5 ans (c’est très antique selon la mimique du vendeur)  retrouve assez de souffle pour me permettre de continuer à surfer sur le web et à écrire mes petites chroniques. Je me fous des iPerfs et des iExploits, je n’en ai pas besoin, je ne sais pas ce que c’est et je ne veux pas le savoir.

Mais pour remettre mon vieux MacCanasson sur pied, le jeune homme m’a dit qu’il faudra le rentrer à l’écurie pendant quelques jours pour dépoussiérer ses entrailles et peut-être lui greffer un pacemaker, « un disque dur SSD » comme il a dit « et vous allez voir qu’avec ça, il va cavaler comme s’il était neuf ». Il m’a conseillé aussi de sauvegarder mes données avant d’amener la bête aux soins intensifs:  «… on ne sait jamais, n’est-ce pas… ». Je suis occupé pour l’instant à cette opération et ça prend du temps : le programme de sauvegarde me signale que ce ne sera pas terminé avant la soirée.

Je vais donc patienter et j’ai sorti de sa réserve mon bon vieux MacBook de secours. Je l’ai remis au boulot et je tape ce billet, avec des doigts de velours, sur son clavier douloureux à force de m’avoir rendu tant de services durant de longues années. Mais je dois reconnaître qu’il est toujours efficace. Comme je vais devoir travailler avec lui pendant une semaine ou deux, il ne faut pas que je le bouscule, il a tendance à souffler dès que je le stresse. Mes prochains billets risquent bien d’être légers.

En fait, mes deux ordis et moi, on se ressemble. Avec l’âge, on aime toujours bien bosser mais faut pas pousser: cool Raoul, relax Max, à l’aise Blaise.

Cet après-midi, on sera tous les trois sur le pont, d’accord mais avec un petit verre et un petit  vent (pas de tempête) dans les voiles. ( À propos de voile, mon billet de l’autre jour en est à 8779 vues, on se calme, hein !)

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Que les montagnes d’Alain sont belles

J’ai laissé la voiture au parking de la Porte de Namur, j’irai à pied jusqu’à la galerie où à lieu l’Expo Alain Godefroid. Une promenade, presqu’une randonnée, dans les petites rues de Bruxelles. Je ne viens jamais dans ces quartiers pittoresques et j’ai envie aujourd’hui de les parcourir comme un touriste. Je m’attarde au Square du Petit Sablon dont j’admire le jardin et les statues comme je ne l’ai jamais fait, je n’avais (disons que je ne prenais) pas le temps quand je travaillais. Ensuite je déambule dans les ruelles des Marolles pour me retrouver dans la Rue Haute que je confonds avec la Rue Blaes où se trouve le refuge de mon ami Alain que je ne trouve pas évidemment. Ah ! Un Wallon à Bruxelles, qué affaire ! Heureusement, j’ai Google Maps en poche pour retrouver les bons sentiers.

Voilà j’y suis enfin, 150 rue Blaes. Quel bonheur de nous revoir tous les trois ! Oui tous les trois, car César est là aussi. Dès qu’il me voit, il vient se frotter à mes jambes, il ne m’a pas oublié. Il y a dix ans, lors d’un séjour dans les Alpes, Alain avait recueilli ce bon gros toutou montagnard abandonné. Et comme à l’époque, je travaillais souvent chez lui, j’ai eu l’occasion de profiter de l’amitié de son chien.

César se sent bien dans cette galerie, il se vautre de bonheur sur le plancher. Aux cimaises sont accrochées les nouvelles peintures de son maître, de grands tableaux abstraits, inspirés de paysages de montagnes que l’artiste a imprimés dans sa mémoire et dans son cœur, « tu sais, Mich, de plus en plus c’est en montagne, entre 800 et 1000 m, que je me sens pleinement bien, totalement libéré, en osmose avec la terre, le vent, la nature, le chant des marmottes et le son des clarines ».

Quand il revient de ses nombreux périples en mini camping car, Alain plonge avec bonheur sur ses pinceaux et fixe sur ses toiles, mélangées et colorées avec virtuosité, les sensations et émotions qu’il a ressenties là-bas dans les Alpes, les Pyrénées, les Carpates, l’Atlas, la Haute Corse ou je ne sais où. Et quand on l’écoute raconter et qu’on regarde attentivement ses toiles, c’est vrai qu’on distingue des rochers dans un torrent, qu’on voit se coucher le soleil derrière un sommet enneigé ou qu’on frissonne devant la rousseur d’une forêt d’automne.

Comme un vol d’hirondelles, le temps passe vite dans ces montagnes d’huile, nous papotons beaucoup, certes des tableaux mais aussi de nos enfants, de nos amis, de quelques souvenirs, de nos vies. Une bonne heure de pur bonheur.

Quand je me suis retrouvé dans la rue, je me suis surpris à fredonner La Montagne de Jean Ferrat. Merci Alain pour ce beau moment et à dans un mois avec toute la bande.

Pourtant que la montagne est belle – Comment peut-on s’imaginer – En voyant un vol d’hirondelles – Que l’automne vient d’arriver

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Rien(s)

Toute la journée, mon smartphone a vibré. Mon billet d’avant hier au sujet du voile, bien que modéré et non polémique, a suscité à ce moment plus de 2500 vues. Pas mal, un bon buzz. Je vais pouvoir ajouter aux « codes de viralité sur le web » que j’évoque dans mes cours de com, la mention « voile » en plus des actuelles « animaux », « catastrophes », « promesses » et «sexe ».

C’est fou, moi qui voulais simplement publier comme chaque jour quelques lignes plus ou moins bien tournées sur mon humeur du jour, voilà que ça s’emballe autour de mon post. La plupart d’entre vous, merci , l’apprécient, plus de 40 le partagent, quelques-uns le critiquent dont deux ou trois rares vont jusqu’à l’insulte et un à m’exclure de ses amis (ouf, je ne sais même pas de qui il s’agit).

Mais, en vérité, je n’aime pas tout ce ramdam. L’audience, c’était bien quand je faisais de la réclame, aujourd’hui cela m’intéresse beaucoup moins. Ce que je veux, c’est juste partager mes humeurs et quelques belles phrases sans faire trop de vagues. Parler de tout et de rien, de tous et de riens, plus ou moins bien, au jour le jour, comme je l’ai précisé dans la description de mon blog.

Alors, ce soir, j’en reviens à mes basics : parler de rien(s), évoquer des détails, comme  le BBQ que je prépare  ce soir, par exemple. Mais sans vous dire ce que je vais cuire, ni avec qui je vais le savourer ni ce que je bois à l’instant. Je ne vous dirai rien, je ne veux pas de buzz ce soir.

Je vous souhaite simplement une aussi belle soirée que la mienne. Loin de votre écran.

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