Archives mensuelles : juillet 2018

Oups… jour de l’amitié

J’aurais dû écrire ce billet hier. Mais j’ai oublié.

C’était, en effet, la Journée Mondiale de l’Amitié. Et j’avais pensé mettre sur papier, enfin sur écran, une pensée, un mot, un bonjour, un « je ne t’oublie pas » pour chacun et chacune de mes ami.e.s auxquels je ne m’adresse pas aussi souvent que je le voudrais et surtout que je le devrais.

Mais j’ai oublié.

Comme j’oublie souvent celles et ceux qui sont loin, trop loin… quoique c’est une mauvaise raison : avec Outlook, Messenger, Skype, il n’y a plus d’excuse aujourd’hui de ne pas franchir les distances.

Comme j’oublie trop souvent aussi celles et ceux qui sont dans la panade, qui sont malades, qui sont seuls… je n’ai aucune excuse non plus de ne pas penser plus souvent à eux et de leur envoyer un petit salut de temps en temps.

Comme j’oublie enfin celles et ceux qui vivent à deux pas de chez moi, celles et ceux que je vois tous les jours et qui font tellement partie du train-train de ma vie que je ne leur dis jamais qu’ils sont mes amis et que je tiens beaucoup à eux.

Oui, je voulais profiter du Jour de l’Amitié pour leur dire à toutes et tous que même si je les oublie trop souvent, je les aime. Mais voilà j’ai oublié.

Alors, je le dis et l’écris aujourd’hui, lendemain d’hier, je ais ça fait un peu réchauffé. Mais je suis sûr, comme je n’ai que de vrais amis, qu’ils ne m’en voudront pas.

D’ailleurs, entre nous, eux aussi m’ont oublié hier 😉

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Agrisculpteurs

Il y a quelques jours, j’écrivais combien j’aime les paysages des champs de blé fauchés parsemés de bottes de paille. La moisson est aujourd’hui quasi terminée, c’est un record, d’habitude notre climat instable conduit les fermiers à stresser et faucher jusqu’à la mi voire la fin août. Cette année est exceptionnelle et un cousin fermier invité ce week-end à la maison me disait son soulagement et son bonheur d’avoir pu rentrer tout son grain et sa paille sans la moindre goutte de pluie. Sur les champs autour du village, il ne reste plus de-ci de-là que quelques rouleaux et parallélépipèdes rectangles dorés qui seront bien vite rentrés. Dans quelques jours, on n’en verra plus.

Quand j’ai dit à mon cousin ce dimanche que je le remerciais ainsi que ses confrères agriculteurs d’embellir nos campagnes, il a ri car «ce n’est pas notre premier objectif mais je dois reconnaître que ça nous fait plaisir quand des gens s’arrêtent près de nos champs et les photographient et nous disent qu’ils sont beaux, ça m’est d’ailleurs arrivé cette semaine quand je moissonnais du côté de Lillois, des touristes qui se rendaient au Lion de Waterloo se sont arrêtés et m’ont pris en photo sur mon tracteur en me disant des choses dans une langue que je ne comprenais pas… peut-être que ce n’était pas gentil, en fait, d’habitude on est toujours critiqués !»

C’est actuellement la Foire de Libramont, la grande fête des agriculteurs – les agriscultpeurs selon une belle formule d’un de mes lecteurs quand j’avais publié une photo de sillons et de labours il y a quelques années (merci Eddy Lohse). Je profite de cette fête pour leur témoigner mon amitié et leur dédier ma photo Soleil de paille prise ce matin.

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Un grand vide

Je viens d’éteindre mon téléviseur. J’ai suivi les derniers tours du Tour sur les Champs-Elysées. J’ai applaudi les maillots jaune, vert, blanc et blanc à pois rouges. Et endossé virtuellement mon maillot blues. Silence. Impression de manque. De fin de vacances. Comme l’a dit Laurent Jalabert sur FR2, nous allons vivre maintenant un grand vide.

Chaque année, la fin du Tour de France me donne un peu le cafard. Avec elle s’achève le mois de juillet, la première moitié des grandes vacances. La plus belle car, vieux réflexe d’enfance, quand en juillet on décompte mentalement les jours de liberté qu’il reste à vivre avant la rentrée des classes, ils sont plus nombreux que ceux que l’on vient de vivre. Dès cette semaine, comme après une escalade vers un sommet, nous allons basculer en août et dans la descente vers la fin des vacances.

Je n’arrive pas encore à me rendre compte qu’il n’y aura plus de rentrée pour moi. Sauf que je me sens très concerné par celle de mes petits-enfants. Même si ce n’est pas encore la veille, j’y pense déjà et j’imagine ce qui se passe dans leur tête. Leurs camps scouts touchent à leur fin, quelques beaux stages ne sont déjà plus que des souvenirs. Pour deux d’entre eux, il reste encore le bonheur de partir avec leurs parents et puis nous serons déjà à la fin du mois d’août. Avec l’école en point de mire. Et ses nouvelles étapes de plus en plus exigeantes.

Je sais, avec ce billet, je casse un peu l’ambiance, nous ne sommes que le 29 juillet. Mais la fin de la fête insouciante du Tour de France et de ses images heureuses de beaux paysages à quelque chose de triste. Un grand vide a dit le commentateur sportif.

Allez, pas si grand quand même.

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Eclipse

À 21h15, j’étais dans mon jardin, les yeux fixés vers le ciel direction Est.

On nous en parlait assez depuis plusieurs jours de cette éclipse lunaire exceptionnelle à observer ce 27 juillet 2018 de 21h30 à 23h13. Avec le point culminant à 22h22 quand la lumière apparaîtra rougeâtre, d’où les noms de « Lune de sang » ou « Lune rousse ». Pour rien au monde, je ne voulais rater cet événement, je me suis donc installé confortablement dans un fauteuil au milieu de ma pelouse.

« Tu ne verras rien » m’a dit ma femme « il fait trop nuageux ». Mes voisins m’ont dit la même chose par dessus la haie. Je ne les ai pas écoutés et j’ai haussé les épaules quand ils sont rentrés chez eux. J’ai continué à attendre et à observer.

Et à 22h22, le miracle s’est produit. Je l’ai vu. Et je l’ai même photographié. Entre reflets rouges et orange, la lune est apparue rousse, belle et appétissante comme une nectarine. Il faut un peu de patience dans la vie…

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michelcollart.com

Voilà, retour à la normale : mon blog est à nouveau accessible.

Il aura fallu quelques heures, plus de 48 pour être précis, pour retrouver la situation d’avant. Entretemps, j’ai dû « enregistrer mon nom de domaine ». Procédure un peu compliquée et payante. Enfin, normalement. Pour moi, elle fut «gratuite » car comprise dans la facture annuelle que je dois payer à WordPress, l’hébergeur de mon blog, pour l’utilisation de ses services.

En fait, pour utiliser son nom sur internet en toute sécurité, il faut payer. Tu crois que ton nom t’appartient… et bien non, si tu veux l’employer dans l’adresse de ton site, il faut le protéger, et pour cela, il faut d’abord être certain qu’il t’appartient. Et le prouver. Vérifier si quelqu’un d’autre ne te l’a pas déjà chipé. C’est bizarre quand même.

Ça me rappelle la liquidation de ma société, il y a cinq ans. Celle-ci portait mon nom accompagné de mes initiales, MC COLLART. J’aurais pu gagner un peu d’argent en la revendant; il y avait quelques amateurs, mais j’ai refusé, naïvement, je dirais même romantiquement, car je ne me voyais pas monnayer un nom que mon père m’avait donné en échange de rien. Et puis, je n’aurais pas voulu que d’autres s’en servent pour faire n’importe quoi.

J’ai pesté contre WordPress qui m’a perturbé ces dernières heures en m’imposant cette obligation d’enregistrement et ces heures de patience mais tous comptes faits, c’est mieux ainsi. Ce qui sera désormais publié sur internet sous la signature michelcollart.com sera de moi. Et seulement de moi. Donc s’il s’agit de bêtises, vous saurez que j’en suis la source. Et pas quelqu’un d’autre.

Quoique… sur internet, on ne sait plus trop. Parfois, quand je me relis…

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Relax Max

Il va faire chaud aujourd’hui, très chaud. Comme nous allons passer la journée tous les deux ensemble, je te propose d’aller au lac de Genval. Nous irons d’abord faire un tour en barque ou en pédalo et puis on ira manger une pizza au bord de l’eau. Qu’en penses-tu, Maxime ?

« Super-bonne idée, papi ! »

Embarquement à 9h30, nous arrivons à destination à 10h30. Mais, pas de chance, le Yacht Club n’est pas accessible au public, il fallait réserver ou participer à un stage pour profiter des balades nautiques.

« C’est pas grave, papi, on va faire le tour du lac à pied ». J’accepte mais cela ne va pas être une sinécure, la température est déjà élevée. « OK, mais à l’aise, on se promène, on ne fait pas une course contre la montre ». En avant donc pour trois kilomètres à pied. À l’ombre sous les frondaisons, le sentier est agréable, la proximité de l’eau dégage une impression de fraîcheur, les canards viennent barboter à nos pieds, la promenade est délicieuse. Maxime marche souvent devant, d’un bon pas, et quand il voit un banc libre, il court pour me le réserver. Ce petit mec est adorable.

Un peu avant midi, l’appel de la pizza accélère son allure. « Hé doucement, mon coco, on a tout le temps devant nous ». Il s’arrête encore et m’attend sur le dernier banc avant le restaurant. Toutes les minutes, il regarde sa montre. « Bon, papi, on y va à 11h49 ». Je lui demande pourquoi à 11h49 précises. «Parce qu’on est arrivé ici à 11h34 et que tu as dit qu’on se reposerait un quart d’heure. C’est bien 15 minutes, un quart d’heure, non ?».

On arrivera à La Laguna à midi pile, juste pour l’ouverture de la terrasse. On nous donnera la meilleure table et Dieu, qu’est-ce que ce fut bon la Blanche de Hoegaarden bien fraîche et l’Orangina glacé.

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À l’eau quoi ?

Ça sert à quoi une pelouse si on ne peut plus jouer au foot dessus, un barbecue si on ne peut plus l’allumer, un potager si on ne peut plus l’arroser, un parterre si les fleurs sèchent, un verger si les fruits tombent, une terrasse si on ne peut respirer qu’à l’intérieur, un kayak s’il n’y a plus d’eau dans la rivière, un étang si on ne peut plus plonger dedans, des vacances si on étouffe dehors … non mais à l’eau quoi, il va pleuvoir quand ?

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Tout est OK

J’ai eu la mauvaise idée ce matin de dire que j’allais jouer au tennis. « Non, mais t’es fou ? T’as vu la température ? Ce n’est pas prudent. Etc. » Les avertissements ont fusé de toutes parts : le sport c’est trop dangereux quand il fait trop chaud. C’est gentil de vous préoccuper de moi, merci, mais ce qui est encore plus dangereux, c’est de ne pratiquer aucune activité physique et de rester collé dans un fauteuil parce que la canicule débarque.

Si tu joues encore au tennis régulièrement à plus de 70 ans, c’est que tu prends soin de toi. Ce n’est pas seulement parce que tu as de la chance. Bien sûr, tu as du bol, tu es en bonne santé, tu as des bras et des jambes qui fonctionnent. Mais cela ne suffit pas. Encore faut-il que tu entretiennes ton matériel physique. Que tu fasses à temps et régulièrement les révisions et les entretiens de deux ou trois ou jours au garage médical, que tu te fasses mettre un endoscope en bouche ou un doigt ailleurs tous les six mois pour être sûr que tout est en ordre. Demain, tiens, je vais à Tournai pour un de ces contrôles techniques. Les derniers rapports sanguins et autres examens IRM et cardio sont corrects mais il faut maintenant l’avis du mécano en chef.

J’ai bien joué au tennis ce matin, je n’ai pris aucun risque, mes amis non plus, on connaît les dangers, deux de nos potes ne sont plus là. Mais il ne faut pas non plus tomber dans la parano dès que le thermomètre flirte avec les 30°. Vive le soleil, vive la santé, vive le tennis !

Et bien sûr aussi l’après-tennis.

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Champs d’or

Je suis un tracteur sur la petite route de campagne. Son char est rempli de grains de céréales dont certains s’échappent par les interstices entre les planches. Une belle trainée de grains dorés s’étale sur la route, j’essaie de ne pas rouler dessus. Il ne faudrait pas les écraser, ces grains d’or sont un trésor pour les corneilles et les pies que je vois plonger par dizaines dans mon rétroviseur.

Il fait si chaud que j’ai baissé toutes mes vitres et l’odeur sèche des blés fauchés envahit ma voiture. Là-bas sur ma droite dans un nuage de poussières, une moissonneuse coupe le blé dont les tiges sont immédiatement fagotées et déposées en ballots serrés bien alignés.

Quand il ne pleut pas, cette période est la plus joyeuse de l’année. Sans stress, sans la hantise des nuages noirs, les cultivateurs récoltent enfin le fruit de leur travail. Les familles sont réunies sur et autour des champs, les fils et les filles, même les ados, sont réquisitionnés pour conduire les tracteurs. On se calme, pas trop vite, hein ! Si vous les croisez, garez-vous sur le bas-côté du chemin, laissez-les passer, vous aurez droit à un sourire et un signe de la main et vous pourrez pendant quelques secondes balancer la tête au rythme d’une musique festive et assourdissante s’échappant de leur cabine. Aujourd’hui, la moisson n’est plus bercée par le chant du rossignol ou du merle, mais cadencée par David Guetta ou le dernier Callogero.

J’aime ma campagne en cette saison, elle bosse et fait la fête et nous dessine des beaux champs couverts de lingots d’or.

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Y a toujours un con

J’allume la télé, c’est jour de fête nationale, je me sers un rosé, je vais  regarder le défilé. Les invités arrivent. Parmi eux, le 1er con de ma journée : un type qui n’a pas l’air heureux d’être là. La caméra fait le focus sur son visage, manifestement, derrière ses lunettes noires et son képi bien enfoncé, il boude. C’est notre prince Laurent. Le frère du roi. Celui qui n’a pas hésité à déposer plainte hier contre l’État, la veille de la fête du pays et des 5 ans de règne de son frère, contre la décision du gouvernement de réduire sa dotation car il ne respecte pas les contraintes de son job princier. Ce type est une victime, il n’a d’ailleurs pas hésité à faire un parallèle entre sa situation et celle des Juifs pendant la guerre. Tant de connerie, ça me gave. J’éteins la télé.

Je prends ma voiture, je décide d’aller à Nivelles. Sur la route étroite qui traverse la campagne, une moissonneuse-batteuse arrive devant moi. Je me tasse le plus possible sur le côté, deux roues dans le fossé. J’attends. Le 2ème  con de ma journée est derrière moi. Il klaxonne et fait de grands gestes me signifiant «Avance papy, il y a assez de place pour passer ». Je ne suis pas pressé donc je ne bouge pas. Le con s’énerve et emballe son moteur comme… un con, donne un violent coup de volant, me dépasse en me faisant un doigt et, ouille, manque de se planter sur une des pointes de la monstrueuse machine. Ouf, il l’évite. Si je dis ouf, c’est pour l’engin, bien sûr !

Je reviens à la maison. J’allume cette fois mon portable. Je surfe et il est là. Qui ça ? Le 3ème con de ma journée, tiens ! Celui qui a toujours des commentaires imbéciles à faire. Ses idées sont bêtes. Son ignorance est crasse. Son orthographe est catastrophique. J’éteins mon ordinateur en me demandant pourquoi ce con-là pourrit-il systématiquement mon plaisir digital.

Pour me détendre, je vais au fond de mon jardin, à cet endroit délicieux sous mon poirier d’où j’ai une belle vue sur le grand étang de mon voisin. Vous savez, ce type qui (je l’ai déjà écrit) il y a vingt ans a bousillé deux de mes étés avec des grues, des bulldozers et des camions pour transformer une zone verte, sauvage et marécageuse en étang de pêche. Avec le temps, celui-ci était enfin devenu un endroit agréable, paisible, accueillant pour les oiseaux d’ici et les migrateurs.

Mais, pas de chance, mon voisin est le 4ème con de ma journée. Peut-être le plus important. Ce mec n’aime pas quand c’est cool et calme. Non, il lui faut du bruit, des machines, des moteurs. Il lui faut des travaux ! Alors, ce con a vidé son étang il y a six mois, a demandé et obtenu (Dieu sait comment !) un permis de remblayer et a profité du beau temps de ces derniers jours pour déraciner les arbres autour de son étang vide et retirer les billes de chemin de fer qui consolidaient sa berge. Bref, il a défoncé un endroit idyllique pour le transformer en immonde terrain vague qui accueillera bientôt des dizaines voire des centaines de camions qui viendront déverser des terres et des déchets de construction pour damer et polluer le sol de ce qui sera dans deux ou trois ans un lotissement pour d’horribles maisons-pavillons.

Heureusement, il reste encore au bout de mon jardin, blotti derrière la haute haie, le petit étang où chantent les grenouilles et papotent quelques canards ce qui garde au fond de ma propriété son côté bucolique.

Mais pourquoi, quoiqu’on fasse, où qu’on aille, y a-t-il toujours un con dans les parages ? Sur nos écrans, sur notre chemin, sous nos fenêtres ? Aurons-nous un jour la paix ? J’en doute car comme l’a écrit Frédéric Dard dans les pensées de San-Antonio en 1996, « Le règne du con est arrivé depuis si longtemps qu’il ne cessera qu’avec l’espèce ».

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