Dior, jusqu’il y a quelques jours, cela signifiait lumière, talent, légèreté. Succès. Depuis plus de soixante ans. Les premières créations de Christian triomphent, en effet, dès l’après-guerre et depuis, les plus grands stylistes, de Cardin à Lagerfeld, ont prêté leur griffe à cette icône de l’élégance.
Voilà maintenant une bonne dizaine d’années qu’un ange fou, John Galliano, assure la direction artistique de cette grande maison avec, je trouve, pas mal de génie. Excentricité, audace, provoc et plaisir sont toujours au rendez-vous de ses défilés.
Mais patatras.
L’ange picole. Et devient un monstre. Sous ses chapeaux insensés, son cerveau déraille. Engendre des idées malades. Qui lui tordent la bouche et lui font dire des horreurs. Répercutées par les médias et le net à la vitesse de l’éclair.
Et soudain l’empire Dior tremble. De la beauté à la laideur, il n’y a qu’un pas.
Galliano est aussitôt écarté. Mais quid de la nouvelle collection ? Défilera, défilera pas vendredi prochain ? La maison a-t-elle un autre génie en réserve ? Et le parfum ? Ça ne risque pas de puer de ce côté-là ?
C’est terrible comme une marque, même quand elle est grande et belle, cela reste toujours fragile.