Je me suis barricadé dans le living. Le chien du voisin hurle. Je les entends, ils rôdent, ils ne sont pas loin. Les villageois ont peur aussi. Ils n’ont pas allumé les lampes des maisons. Seulement des bougies dont les flammes tremblantes projettent des ombres effrayantes sur les façades.
J’entends des pas sur le gravier, cette fois c’est moi, comme disait la pub du Lotto.
On sonne et, oh mon Dieu ! quels visages horribles, quels rires hideux ! J’ai peur, très peur. « Des bonbons ou la mort » crient les monstres ! Ma main tremble en puisant les chocolats dans la boîte. Je donne une poignée, deux poignées. « Encore, encore » hurlent les affreux. Je vide la boîte et leurs rictus se transforment enfin en joyeux rires d’enfants qui s’encourent en agitant leurs longs tabliers noirs.
Ouf, je suis vivant. Mais pour combien de temps ? Il me semble encore entendre des cris dans le quartier.