Archives mensuelles : novembre 2013

Lourd, très lourd…

 

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Regardez bien la photo de ce type. Il s’appelle Armen Petrossian. Il est le roi du caviar et se croit très « smart » en lançant en période de crise – c’est-à-dire de famine pour beaucoup – la boîte de 10 kg de caviar.

Il se croit malin, dis-je, alors qu’il est surtout le roi des c… 10 kg de caviar à 480 EUR les 50 gr, faites le compte. Ça fait une valise de billets. Ou une grosse tonne d’arrogance et d’indécence en ces temps de souffrance pour de nombreuses familles.

Une belle g… dans laquelle on aimerait balancer des œufs d’esturgeon pourris, non ?

http://www.lorientlejour.com/article/844857/cest-la-crise-petrossian-lance-sa-boite-de-10kg-de-caviar.html

Bonjour

Hier soir, après le tennis. Je suis fatigué, j’ai bien joué malgré quelques tournioles dues à ces foutus médicaments, on prend une bière, tranquilles entre amis.

Un de ceux-ci m’interroge et me dit « Quand vas-tu t’arrêter et devenir, comme nous, retraité à 100%. Laisse tomber tes stresses… ». Sur le coup, je me dis qu’il n’a peut-être pas tort d’autant plus qu’il rejoint, tout à fait par hasard, une conversation que j’ai eue le midi avec d’autres copains au cours de laquelle j’avais évoqué un livre du Père Gilbert sur l’art de vieillir qu’il qualifiait de l’art de lâcher prise.

En prenant le chemin de l’école ce matin, j’ai compris pourquoi je continuais.

Au coin de la rue, à 7 heures ce matin, j’ai vu mon ami Gérard, délégué médical, sortir sa grosse limousine du garage pour aller faire sa tournée des pharmacies au Luxembourg. Nous nous sommes fait un petit appel de phares pour nous dire bonjour.

Une heure plus tard, je me garais sur le parking du campus à côté d’une petite Honda dont est sortie une adorable étudiante qui m’a dit « Bonjour Monsieur Collart ».

Et puis je suis allé à la cafèt chercher mon premier café-machine de la journée et un joyeux drille m’a crié « Salut M’sieur, vous allez bien ?» D’autres jeunes assis dans le couloir, le portable sur les genoux, ont levé les yeux de leurs écrans et m’ont salué d’un geste amical.

Et à l’instant, je termine ce petit billet quelques minutes avant le début des cours, le temps d’aller serrer la pince ou faire la bise aux collègues déjà présents dans d’autres classes.

Et aussi celui de vous dire bonjour à tous.

Atmosphère

Retrouvailles ce midi à Bruxelles entre vieux copains. Discussions, souvenirs, rires. Évocation de lectures, d’émissions de télé ou encore de films. Mais souvent, la mémoire hésite. Comment s’appelait encore ce réalisateur ? C’était qui ce comédien qui jouait le rôle du méchant Allemand dans cette comédie franchouillarde ? Et le titre du roman de cet auteur américain, allez, mais si souvenez-vous, dans cette histoire, trois ou quatre jeunes gens vivent dans un squat à Brooklyn. Euh, ça ne me dit rien, ça finit comment ce bouquin ? Je ne sais plus, je ne me rappelle plus que de son atmosphère pesante.

Atmosphère, atmosphère !

Avec le temps, les noms, les faits, les dates, les péripéties, les rebondissements, s’effacent de nos mémoires ou n’y flottent plus qu’en flou. Restent solidement accrochés cependant les souvenirs d’ambiances, de climats, d’impressions. D’émotions ! Comme disent les spécialistes, le cognitif est enfoui dans l’oubli alors que l’affectif nous marque de manière indélébile, inoubliable.

Sur la route du retour chez moi à Obaix, la brume et la bruine tombent sur le paysage et l’embrouillent. Quand j’entre enfin dans le village, tout y est cotonneux. Les pavés humides de la rue de la Station reflètent l’éclairage glauque des réverbères. Et on s’attend à voir débouler un chien jaune derrière le coin de la maison grise, à discerner près du tunnel sous le chemin de fer l’ombre d’un homme qui regarde passer les trains et on devine dans la semi-obscurité la maison du canal tout au bout de la rue.

Je ne me souviens plus des intrigues, juste des décors, des traces et des visages. De mes lectures adolescentes de celui qu’on appelait Monsieur Atmosphère et qui m’a donné le goût de l’écriture. Celui pour qui l’instinct primait sur l’intelligence. George Simenon. Il fait un temps à la Simenon ce soir.

Atmosphère, atmosphère !

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Encore raté

Je me cache derrière un pilier du préau d’où j’ai un beau point de vue sur la porte de sortie de l’école primaire. J’enfonce mon chapeau de manière à ne pas être reconnu. Je prépare mon appareil-photo pour prendre quelques clichés en rafale quand il traversera la cour de récréation.

Voilà, dans une seconde ce sera bon. Ses amis sortent déjà et s’éparpillent, les uns avec des ballons vers le but de foot et le panier de basket, les autres vers leurs parents et grands parents venus les rechercher ce mercredi midi. Je prends quelques photos pour me faire la main mais je n’ai pas LE sujet que je veux.

Celui que je traque n’est pas encore sorti du bâtiment. Ah ! le voilà. Il marche d’un pas nonchalant et a rabattu son capuchon sur ses yeux pour passer incognito, mais je l’ai reconnu. Il vient dans ma direction, il ne m’a pas vu, encore deux mètres et ce sera le moment de sortir de ma cachette et de le photographier. Trois, deux, un… clic. Raté ! Il m’a repéré.

Awen se moque des papyrazzi.

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Allo Docteur ?

Je lis la notice de ce nouveau médicament que je prends depuis quelques jours contre les migraines, les vertiges et les nausées. Dans les effets indésirables éventuels, sont le plus souvent constatés… des maux de tête, des vertiges, des nausées !

C’est un peu comme si sur la fiche technique des nouveaux pneus-hiver que je viens de faire monter sur ma voiture en remplacement des pneus-été moins adhérents à basse température, il était mentionné dans les risques éventuels lorsqu’ils sont utilisés par temps de gel, les dérapages, les glissades ou l’allongement des distances de freinage…

C’est bizarre la médecine quand même.

Capture d’écran 2013-11-27 à 10.06.35

Ma Terre

Mon rendez-vous de midi est tombé à l’eau à la dernière minute. J’en ai profité pour passer deux heures avec moi-même, avant d’aller chercher mon petit Maxime à l’école. Je me suis rendu à l’endroit que je préfère au monde, le château de Seneffe où, je l’ai déjà écrit, j’ai eu le bonheur de passer une partie de ma petite enfance. Ce lieu est non seulement d’une grande beauté, mais aussi empreint de sérénité et de poésie. Quand je suis agité du bocal, je ne connais pas de meilleur remède qu’une grande balade dans le parc autour des étangs où rôde encore l’âme de mon grand-père qui venait parfois y taquiner le goujon. Et quand je passe dans le coin où le vent secouait les roseaux, je regarde si mon premier copain, le martin-pêcheur, y habite toujours sur la berge près du grand escalier.

Aujourd’hui, la promenade au grand air sera la bienvenue car la migraine ne me lâche pas depuis quelques jours. Auparavant, j’irai croquer un petit casse-croûte sur la nappe cirée d’une table du resto-cafétéria de l’Orangerie du Château, si du moins il est encore ouvert en cette saison.

Je pousse la porte et surprise, la grande salle sous la verrière est animée par une bruyante et grande tablée. Certains visages ne me sont pas étrangers, mais je n’arrive pas vraiment à les situer. Je m’installe seul dans le coin devant la grande baie vitrée qui donne sur les ors et ocres des hêtres du parc. La magie des lieux opère, mon mal de tête s’estompe déjà. Les rires de la grande table me font du bien.

Mais qui sont donc ces gens ? Un car de touristes ? Sûrement pas. Ils ont des têtes trop ébouriffées, des gros pulls et des blousons de cuir qui ne cadrent pas avec le look du touriste classique. Il ne s’agit pas non plus d’un bureau des environs qui fêterait déjà son banquet de fin d’année.

Ah, mais voilà, j’y suis. Je reconnais quelques techniciens de cinéma, et ce jeune journaliste-animateur d’émissions culturelles à la RTBF. C’est une équipe de tournage ! Quel film, quelle émission, quel programme sont-ils donc en train de préparer ici ? Je demande discrètement au serveur qui ne sait pas.

Cette joyeuse bande me fait envie. Je retrouve l’ambiance de shootings que j’ai vécus. Je ne connais pas vraiment ces gens, mais je me sens bien à leurs côtés, j’ai même l’impression d’être avec eux, je me sens presqu’en famille. C’est, en effet, tout ce que j’ai adoré dans mon métier, les rencontres, les discussions et les grandes tables, de salles de réunion ou de petits restaurants, autour d’une idée et d’une réalisation communes. Mais pendant que je rêve, l’équipe pense au travail, les gars et les filles ne traînent pas à table, les voilà déjà partis.

Je reste seul avec mon café, mon Bic, mon papier et mes pensées qui ont bousculé ma céphalée et pris sa place dans ma petite cervelle.

Il est bientôt l’heure de mettre les bouts, mais auparavant je fais le tour du parc et du château, le tournage a lieu à l’intérieur, je n’en verrai donc rien. Mais j’apprendrai cependant, grâce à un photographe croisé dans la grande cour d’honneur où j’ai appris à rouler à vélo, qu’il s’agit de la préparation d’un nouvel épisode de la série documentaire Ma Terre * 

Je souris, on ne pouvait pas trouver un meilleur titre pour cet endroit si important dans ma vie.

http://www.rtbf.be/tv/emission/detail_ma-terre?emissionId=36

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Activité dangereuse

Vous me lisez encore? Attention, ce n’est pas bon pour votre santé.

Selon une récente « étude » médicale, rester assis devant son ordinateur est dangereux pour la santé. Pas bon pour la nuque, les poignets, le dos, les reins. Pas terrible pour les yeux. Pas formidable, non plus, pour votre ligne si vous mangez en même temps que vous surfez. Une main sur la souris, l’autre dans le paquet de chips, ce n’est une gymnastique  bénéfique pour votre forme physique.

Entre nous, avait-on vraiment besoin d’une « étude » d’un professeur en physio-cardiologie pour découvrir ça ? Et là, maintenant qu’on sait de manière scientifique que l’excès d’ordinateur peut nuire à la santé, qu’est-ce qu’on fait, docteur ? On arrête de travailler ? On en revient au stylo, au calcul mental, au pigeon voyageur ?

Moi, ce que je trouve le plus dangereux avec l’abus d’ordinateur, c’est le surpoids d’informations inutiles et soi-disant intelligentes qu’il nous balance.

Pas bon, en effet, pour notre santé. Mentale.

http://www.lesoir.be/367844/article/styles/bien-etre/2013-11-25/rester-assis-devant-son-ordinateur-est-dangereux-pour-sante

Pommier

La pépinière est vide, il est midi, les clients ne viendront qu’après le déjeuner. Le patron est à la caisse devant son ordinateur, je suis seul à pousser ma charrette dans les sentiers bordés de beaux plants de rosiers et de fruitiers. Il pleuvine, il ne fait pas très chaud, je cherche un beau pommier basse tige à planter. Je suis bien, je n’ai qu’une interrogation en tête: quelle variété choisir ? Je veux de belles pommes à croquer, bien sucrées et bien juteuses. Des Cox Orange, par exemple. Ou des Reinettes Grises du Canada. Ou encore des Jonagold.

Pour être sûr de ne pas me tromper, je reviens à l’entrée demander conseil au pépiniériste. Mais il ne peut se déplacer à cause d’une blessure au pied et appelle son assistant occupé à déjeuner dans un petit hangar à quelques dizaines de mètres de la serre principale. « Julieeenn, un clieeent !»

« Rien ne presse, lui dis-je, laissez-le finir son sandwich à l’aise, je vais continuer à me promener dans les allées ». J’ai à peine terminé ma phrase que Julien est là, la joue gonflée, terminant de mâchonner une dernière bonne grosse bouchée.

Avec un sourire éclatant et un accent ensoleillé, il me demande ce que je veux et propose de m’accompagner pour m’aider à choisir. Il n’a pas l’accent de chez nous ce garçon et je ne l’ai encore jamais vu à la pépinière.

– Vous n’êtes pas d’ici vous, vous avez un bel accent du Sud. Vous êtes Français ?

– Oui, je vieng de l’Aveyrong

– Oh ! l’Aveyron, une sublime région, un climat de rêve… qu’est-ce qui vous a donc amené dans les brumes du nord sous notre triste ciel gris ?

– Une jolie fille, ma fiancée qui habite à Liberchies, la commune d’à côté

– Ah, l’amour, je comprends

Il me montre quelques jeunes pommiers et me recommande un plant vigoureux de deux ans, de variété Jonagold : « Une belle race mise au pointg dans votre Bellegique ».

Je suis son conseil et emporte le jeune arbre. C’est le week-end de la Sainte Catherine, celui où tout bois prend racine. Je l’ai donc repiqué cet après-midi dans le petit verger au bout du jardin là où j’avais planté, il y a trente ans, mon vieux prunier mort cet été.

En creusant la terre, je m’interroge sur le plaisir intact que me procure cette nouvelle plantation. Des arbres et des buissons, j’ai dû, en effet, en planter des centaines. Et à chaque fois, c’est la même joie simple, un moment de jeunesse car empreint d’espoir. Chaque plantation est un début de vie, la promesse de printemps, de croissances, de floraisons, de fruits. De soleils et d’ombres. De bonheurs, quoi.

L’histoire de ce nouveau venu dans mon jardin a bien commencé, je l’appellerai mon pommier d’Aveyron.

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Gaspi

Pause lunch de 13 à 14 h.

Vite, avec Marc, mon collègue de cours, nous traversons le campus pour aller déjeuner au self-service de l’univ. Ce n’est pas génial comme restau, mais ce n’est pas mauvais non plus. Plat du jour, grillades ou pâtes, le tout accompagné d’une bonne bière ou d’un quart de rouge, pour un prix démocratique dans une ambiance estudiantine relax, ça va vite, pas de prise de tête, pas de chichis, je suis avec un bon copain, j’avoue que j’aime bien.

Mais ce vendredi, zut, le restau est fermé. Nous devons donc nous rabattre sur une des friteries à proximité du campus. Le temps passe vite, il est déjà 13h15, les cours reprennent à 14h00 précises. Nous entrons dans le premier troquet. Odeur de graillon, clientèle bon enfant mélangée d’étudiants et de routiers dont les camions sont garés sur le parking juste à l’entrée de la ville, joyeux brouhaha. Sans perdre une seconde, nous commandons un grand classique : une assiette de boulettes sauce tomate avec frites. Et une Orval. Nous nous asseyons, on nous apporte la bière bien fraîche. Le chrono tourne, il est déjà13h30. Faudrait pas trop traîner. Slurp, première gorgée de bière. Discussions sur notre cours. Mise au point de nos agendas. Re-slurp, deuxième rasade. Alors quoi, l’assiette, elle arrive ou non ? On hèle le garçon. Ça vient, ça vient, dit-il. Oui mais, il est déjà 13h40.

Enfin, les assiettes débarquent. Quand je dis assiettes, je devrais dire camions ! Quatre énooormes boulettes, une tonne de frites et une brouette de mayonnaise. Au moins. Comment avaler tout ça, surtout qu’il ne nous reste plus qu’un quart d’heure. À l’attaque. Mmm ! Oh ! Ah ! Ces boulettes truffées d’oignons, cette sauce aux tomates relevée, ces délicieuses frites géantes et dorées comme on ne les réussit que dans les vraies « fritures » belges (pardon, on doit dire « friteries » en français correct mais ce n’est pas aussi bon). Marc bâfre en silence, moi je mange et je parle en même temps. Les aiguilles de la montre tournent de plus en plus vite. Il est 13h55. Stop. Le devoir nous appelle. La mort dans l’âme, Marc laisse un quart de son assiette et moi, le bavard, une bonne moitié.

J’ai mal au cœur, je ne supporte pas le gaspillage. Quand j’étais enfant, on ne pouvait pas quitter la table tant que l’on n’avait pas vidé son assiette. Pas question de gâcher une seule frite, de laisser le moindre morceau de viande. Pourquoi ? Parce que la nourriture, c’est cher. Parce que les petits enfants d’Afrique n’ont rien. Parce que ce n’est pas gentil pour maman qui a préparé le repas. Parce que !

Quand je vois ce que je laisse là sur ma table, j’ai honte. Et je lis dans les yeux des clients et du serveur de lourds reproches : «Quels péteux ces deux profs !… Ils viennent sans doute de la Haute École… Section Pub probablement, quels gaspilleurs ! » J’ai honte, dis-je.

Et puis, surtout, j’ai encore faim.

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Engagement

Hier, j’ai partagé un « lipdub » (une vidéo chantée) d’étudiants qui ont détourné le dernier tube de Stromae sous le titre « Formidables mais pas employables » dans laquelle ils expriment leur envie de travailler et leur ras-le-bol de ne pas se faire engager.

Certains – dont moi – ont trouvé ce clip touchant, d’autres nul. Peu importe. Le but de ce post, n’est pas de faire une critique de leur création. Ce bonheur (!), je le réserve à mes étudiants chéris.

Non, ce que je veux transmettre dans ce billet, c’est mon agacement devant la difficulté incroyable que rencontrent nos jeunes – doués ou pas – à la sortie de leurs études pour trouver un job, ou même simplement pour décrocher un stage non rémunéré.

Aujourd’hui, on prend de moins en moins le temps d’ouvrir la porte des entreprises – et des agences de pub en particulier – aux jeunes qui terminent leurs études. Bien sûr, la situation économique est difficile et les diplômés trop nombreux, il n’y a pas de la place pour tout le monde. Quoique, j’en suis sûr, avec un peu de générosité, on pourrait en faire un peu plus. Mais aujourd’hui, il est de bon ton de jouer les durs et ringard d’être gentil. C’est dingue ce qu’on exige de ces jeunes qui présentent leur « book » pour la première fois. Ils doivent être géniaux, extraordinaires, ultra-performants. Plus que les pros qui sont en face d’eux. 

« Non, coco, ta farde est trop scolaire. Tes idées ne me trouent pas le c… ». « Ce qu’on attend, tu vois, ce sont des mecs et des nanas qui vont bouleverser les schémas, créer les tendances de demain, exploiter les nouveaux médias d’une manière complètement différente. Pas des plaintifs qui chantent des petites chansons. Non, on recherche des guerriers, agressifs et opérationnels tout de suite. »

Et bien, moi, je pense que ce n’est pas à ceux qui sortent de l’école de tout changer. Et je trouve normal que leurs travaux soient « scolaires ». Je ne pense pas non plus que le job des profs soit de former des génies ultra-pointus – c’est tout simplement impossible – mais bien des gens capables de rêver, de réfléchir, d’évoluer et d’apprendre. Des gens dotés d’une solide base théorique et pratique et surtout d’un formidable potentiel.

Je pense enfin que c’est le devoir des entreprises de leur donner leur chance. En acceptant leur inexpérience. En leur donnant les moyens de progresser et le temps de devenir performants.

J’ai toujours estimé qu’engager un débutant devait d’abord être un geste, je le répète, généreux. «Je t’engage, cela veut dire que je M’engage à te faire confiance, à te donner un maximum de chances, à partager mon savoir-faire, à faire de toi un collègue, à te faire avancer… mais j’attends de toi que tu t’engages autant que moi ».

Pour recevoir, il faut savoir donner. Dans un sens comme dans l’autre.

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